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L'histoire des Elfes est l'une des plus extraordinaire des Terres du Milieu. Voilà quelques petites anecdotes tirées de la vie des Elfes les plus célèbres des Terres du Milieu.
Aegnor :
De son vrai nom quenya : Aikanàro ce qui signifie "feu tombé"
Il s'agit d'un grand prince noldo de la maison de Finarfin, c'est son cinquième fils (et donc un des frères de Galadriel). Haut de sept pieds, large et bien bâti, il avait les cheveux blonds et ses yeux bleux brillaient au coeur de la bataille.
Son histoire est intimement lié au Destin des Noldor et à la malédiction des Silmaril. Comme les autres enfants de Finarfin, il participa au serment de Fëanor, jurant de reprendre les joyaux à Morgoth. Cependant, il refusa pour cela de s'emparer par la force des navires des elfes marins. Resté innocent dans le premier massacre des Elfes par les autres elfes, il parvint en Terre du Milieu en passant par la banquise du grand nord. Nombre de ses gens mourrurent en chemin. Toutefois, avec son frère Angrod il s'installa en Dorthonion et fut en première ligne pour affronter les hordes du Grand Ennemi. Il n'est pas étonnant qu'il fut le premier des grands seigneurs elfe à tomber. Il périt lors de la quatrième bataille de la guerre des Joyaux : Dagor Bragollach ou en commun Bataille de la Flamme Subite. Il fut carbonisé. Son corps, comme celui des milliers d'autres elfes supris par les nuées ardentes crachées par les volcans entourant Angaband, fut jeté dans un Tumulus qui bientôt recouvert de verdure resta la seule touche de vie dans le paysage des plaines brûlées d'Anfauglith (la poussière de mort), tout ce qui restait d'un royaume elfe autrefois prospère.
Dernière modification par Ramalote (04-05-2011 11:22:12)
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Fort intéressant, mais je me pose une question : Aikanáro ne signifie-t-il pas plutôt "Feu terrible" en quenya ? Ce qui se rapprocherait d'autant plus de la traduction sinda qui signifie "feu cruel".
Finarfin et Eärwen n'ont-ils pas eu que 4 enfants : Finrod, Angrod, Aegnor et Galadriel ?
Angrod qui, d'ailleurs, eût Orodreth qui eût lui même le regretté Gil-galad, dernier Haut Roi Noldo.
Dernière modification par Teboral (04-05-2011 13:43:03)
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Bonne remarque, dame Teboral. nàr c'est le feu (plus précisément une flamme vivace) et aica (qui est d'ailleurs une écriture plus juste que aika, le "k" n'existe pas en Quenya) désigne une pointe aiguë littéralement. Aicanàro, c'est le feu projeté violemment. Traduire par "feu cruel" est une erreur. Vous connaissez le système elfe des noms ? A la naissance on donne à un elfe son Esse, c'est à dire son nom de naissance, il est double. Un enfant porte la forme masculine du nom de sa mère et la forme féminine du nom de sa mère associée. Il s'agit d'un nom invariable que l'elfe garde tout le long de sa vie. Ensuite, lorsque le caractère de l'elfe s'affirme, on lui donne un Epesse un surnom. ce surnom est le nom habituel d'un elfe. Un elfe peut changer d'Epesse au cours de sa vie, c'est rare mais pas inhabituel.
Aicanàro est un Epesse attribué à un elfe noldo aux cheveux blond. Il ne veut pas dire "feu cruel" ce n'est pas un Balrog ! Il veut dire "feu vif", "feu en mouvement", " feu qui s'abat impétueusement". Ce qu'il décrit en fait c'est un e Comète ou un Météore, un feu céleste effilé en pointe qui se déplace rapidement vers le bas.
Ambir, Amroth et Nimrodel
Lorsque l'on parle de la Lothlorien, on pense toujours à Dame Galadriel et son époux, le noble Celeborn. Comme si depuis, la chute d'Ost-in-Edhil, jusqu'à nos jours ils en ont été les seuls souverains. C'est en fait faux. En 1780 du Second Âge, Galadriel et Celeborn renoncèrent au trône de Lorien en faveur d'un noble local, un Sinda du nom de Malgalad (or radieux) plus connu sous l'Epesse de Amdir. ce fut un bon roi qui mena son peuple à la prospérité. Hélàs, l'Ombre de Sauron s'accentuait sur le Gondor et la guerre de l'Ultime Alliance se préparait. Ambir n'eut d'autre choix que de joindre ses forces à celles de Gil-galad et partir vers l'Est à ses côtés. Ambir mourut à la bataille de Dagorlad et se fut son fils, Amroth qui conduisit son peuple pendant les sept dernières années du siège de Barad Dûr, jusqu'à la bataille de l'Amon Amarth.
Amroth fut à bien des égards un plus grand roi que son père. En fait, il est probablement le dernier roi elfe a avoir conquis des territoires, fondé des villes, bâtis des flottes. Guerrier, architecte, marin, explorateur, poète, musicien, ingénieur et érudit, il est surtout resté célèbre pour son tempérament passionné, émotif et son histoire d'amour avec la belle Nimrodel.
Nimrodel était une elfe des Bois, elle n'appartenait pas à une grande famille mais elle était d'une incroyable beauté. On dit souvent, que de son espèce, elle fut la plus belle à n'avoir jamais vécu et bien des dames Noldo ou sinda du plus haut lignage n'était que des ombres face à elle. Aussitôt qu'Amroth posa les yeux sur elle, il s'en éprit. Il la rencontra au source de la rivière qui traverse la Lorien (et à laquelle elle donna son nom, la Nimrodel). Aussitôt, son coeur fut brisé, la prenant pour Luthien, il lui chanta le poème "Tinuviel" composé près de quatre mille ans plus tôt par Beren. Bien que Nimrodel ne refusa pas sa présence à Amroth, elle siégeait même à ses côtés, jamais elle n'accepta de l'épouser. Et ce fut pendant longtemps une triste histoire que celle de se roi épris et de cette elfe douce mais peu amoureuse. Puis en 1981 du Tiers Âge, le fléau de Durin surgit des profondeurs de Khazad-Dûm. Terrorisée, Nimrodel prit la fuite avec ses suivantes et se réfugia dans la Forêt de Fangorn, auprès des Ent. Amroth traversa la forêt et vint la supplier de regagner la Lorien. mais Nimrodel avait trop peur, bien au contraire elle lui demanda d'accepter de venir avec elle dans les Terres Eternelles et là de l'y épouser. C'était tout ce qu'avait souhaité Amroth, abandonnant son royaume sans un remord, il conduisit son aimée au havre d'Edhelhon, une ville Elfe du sud du Gondor. Alors qu'Amroth passait la nuit à bord du navire qui devait rallier Aman, Nimrodel dormait à terre. Or, la nuit une violente tempête se leva, brisant les ancres du vaisseau. Devenu fou à l'idée de s'éloigner de son aimée, Amroth plongea dans le maelström déchaîné, cherchant à rejoindre la rive à la nage... nul ne le revit jamais. Edhelon fut abandonnée par les elfes, et non loin, les hommes bâtirent une nouvelle ville au-dessus du lieu de la mort du roi de Lorien : Dol Amroth, la "'Colline d'Amroth". Quand à Nimrodel, elle disparaît de l'histoire pour entrer dans la légende. Tout ce que l'on sait, c'est que les princes de Dol Amroth sont des demi-elfes. D'après leur tradition, ils descendraient de Nimrodel. Beaucoup plus certainement d'une de ses servantes.
Dernière modification par Ramalote (09-05-2011 13:20:29)
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Ne nous battons pas pour une histoire de terminaison ou de "k"
En prenant juste comme référence :
"The Silmarillion: "Of Eldamar," p. 61; "Of the Flight of the Noldor," p. 84; "Of Beleriand and Its Realms," p. 119-20; "Of the Noldor in Beleriand," p. 128-30; "Of the Ruin of Beleriand," p. 150-51; "Appendix - Elements in Quenya and Sindarin Names," entry for nar " version anglaise non traduite en français (donc avec une source d'erreur moindre)
On peut récupérer l'etymologie suivante (pour ceux qui ne sont pas anglophobes ) :
The name Aegnor means "Sharp Flame" or "Fell Fire." In Quenya, his mother-name was Aikanáro from aika meaning "sharp" or "fell, terrible, dire" (though not evil) and nár meaning "flame, fire" along with the masculine ending -o. Also spelled Aikanár.
Aegnor was a Sindarinized form of this name though it was not proper Sindarin. The word aeg means "point" in Sindarin; there was no Sindarin equivalent meaning "fell, terrible, dire" though aeg would have been its form if it existed. The Sindarin word for "fire" was naur.
Aegnor's father-name was Ambaráto in Quenya from amba meaning "up, upwards" and arta meaning "exalted, lofty." The Sindarin form would have been Amrod but this was deemed too close to the name of his brother Angrod.
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L'étymologie des langues elfes et un casse-tête, même Tolkien écrivait des textes remplis de coquilles.
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Ah et pour votre question concernant les enfants de Finarfin et Eärwen, ils étaient cinq : Angrod, Finrod Orodreth, Aegnor et Galadriel. Angrod n'est pas le père d'Orodoreth, mais son frère. De plus c'est Fingon qui est le père de Gil-galad. Fingon est un cousin d'Orodreth, fils de Fingolfin, le frère de Finarfin.
La maison de Finarfin
Finarfin
Finarfin était un prince noldo, le plus jeune fils de Finwë. Sa mère était une vanya du nom d'Indis. De plus, Finarfin était le frère de Fingolfin (le prince elfe qui osa affronter Morgoth en combat singulier et lui trancha le pied !) et le demi-frère de Fëanor. De tous les prince noldo, il était le plus sage et le plus beau. Il resta à l'écart des disputes qui ternirent la fin de l'Âge des Arbres. Lorsque Morgoth vola les Silmaril il fut l'un des moins convaincu à prêter le serment des Noldor. Lorsque les valar maudirent Fëanor, il fit demi-tour pour regagner Aman et implorer le pardon des Puissants. Nombreux furent les membres de son peuple à le suivre. Il ne vint en Terre du Milieu que lors de l'ultime bataille des Guerres de Bélériand, en tant que commandant en chef des Noldor.
Eärwen
Fille d'Olwë (le jeune frère Elwë), elle épousa Finarfin un prince Noldo. Eärwen étant également la nièce d'Elwë Thingol, roi de Doriath, cette parenté permit à Galadriel de devenir la dame d'atour de Melian et à ses frères de rester les bienvenus à Doriath en dépit de la rancur qu'Elwë développa contre les autres Noldor.
Angrod
Troisième enfant de Finarfin, il retourna en Terre du Milieu en compagnie de son frère Aegnor pour honorer son amitié envers Fingon (le père de Gil-Galad). Angrod est resté célèbre pour son courage et son agressivité, mais il était aussi d'une grande honorabilité. On dit qu'il n'a jamais menti, en tout cas c'est lui qui révéla le massacre d'Alqualondë, le vol et la destruction des bateaux des elfes marins par Fëanor. Cette révélation tendit les relations entre les Elfes gris et les Noldor, Angrod lui-même fut chassé de la cour d'Elwë mais eut par la suite le droit d'y revenir en remerciement de son honnêteté. Comme son frère, il mourut lors de Dagor Bragollach.
Aegnor voir plus haut
Orodreth
Le second fils de Finarfin, orodoreth fut le seul de ses frères et soeur à se dresser contre Fëanor au côté de son père. Son discours est resté célèbre (il est cité dans le Silmarion). Cependant sa sagesse et ses mots de calme ne purent endiguer le feu qui avait embrasé les Noldor. Bien que Finarfin choisisse de retourner en Aman après l'énoncé de la Prophétie du Nord, Orodoreth choisit de suivre ses frères et sa soeur dans l'espérance - hélas vaine - de pouvoir les protéger. Orodreth dirigea les défenses avancées de Nargothrond (la ville souterraine de Finrod Felagund), la tour de Minas Tirith sur Tol in Sirion. Il fut tué par Sauron lorsqu'il assiégea la forteresse. On dit que la sorcellerie de Sauron chassa les elfes des murailles en semant la peur. Seul Orodreth eut la force de combattre, il mourrut massacré par les orcs et les loup-garous de Sauron.
Finrod dit Felagund
Ami du seigneur humain Barahir, de la maison de Bëor, il fit beaucoup pou rapprocher les elfes et les humains. Amis des Nains, il reçut d'eux le célèbre Nauglamir. Son surnom "Felagund" dérive du vieux nain et signifie "qui creuse la terre". Sa forteresse, Nargothrond, était construite sous terre et l'actuel palais du roi des elfes verts de Mirkwood n'en est qu'une pâle copie. de son vivant il fut reconnu pour sa grande force physique (il étrangla un loup-garou à main nue pour protéger Beren) mais aussi pour son sens de la justice, sa sagesse, son amitié indéfectible, sa loyauté, son esprit brillant et ses talents d'architecte. Il participa à la guerre des joyaux à regrets, abandonnant en Aman l'amour de sa vie la belle Amarië des Vanyar. Il fut cependant un des chefs de l'host de Fingolfin. Il construisit la forteresse de Minas Tirith (première du nom, Minas Anor en Gondor n'a fait que reprendre ce nom glorieux) avant que vala Ulmo ne le pousse à construire une forteresse plus secrête. ce fut Thingol de Doriath qui lui indiqua les cavernes du Narog pour qu'il y bâtisse la plus grande, la plus secrète et la plus puissante des villes noldor de Beleriand. Finrod fut le premier elda à rencontrer les hommes, il gagna leur amitié et leur apprit la musique. Barahir le sauva des orcs à Dagor Bragollach. Lorsque - des années plus tard- Beren fils de Barahir vint demander son aide pour voler un Silmaril à la couronne de Morgoth, il abdiqua et partit avec quelques fidèles. Tous furent capturé par Sauron et emprisonnés sur Tol in Gauroth. Toutefois, Luthien vint à leur secours. Trop tard, seuls Beren et Finrod étaient encore en vie. Lorsqu'un loup-garou se jeta sur Beren Finrod brisa ses chaînes et sauva son ami avant de mourir de ses blessures. Pathétique destin que celui de ce grand roi qui devait mourir dans la crasse et la misère au plus profond d'un cachot qu'il avait lui-même bâti.
Galadriel
Fille de Finarfin, Galadriel est considérée comme l'égale de Fëanor et même sa supérieure par bien des côtés. A la fois forte par sa volonté et physiquement, elle a dès sa jeunesse était de pair avec ses frères aussi dans la pratique des jeux de l'esprit comme dans celle des sports. ce fut au cours de son exil à Doritah qu'elle rencontra et épousa Celeborn,. Elle survécut - seule de ses frères- au Guerre de Bélériand, fut reine d'Ost-in-Edhil puis de Lorien. Élève de la maie Melian, elle fut ultérieurement choisie pour être la gardienne de l'anneau de l'eau Nenya. Elle est la seule des gardiens originaux à avoir conservé l'anneau qui lui avait été confié. Elle est également célèbre pour ses dons de prophétesses, dons qu'elle exprime au travers de son miroir, un bassin d'argent rempli d'eau de source.
Dernière modification par Ramalote (10-05-2011 15:16:16)
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Ah, je vois où il y a méprise sur la descendance, tu as sans doute comme source "Le Silmarillion" publié par Christopher Tolkien et non la version de J.R.R. Tolkien "Histoire de la Terre du milieu". Tout s'explique. Je resterai donc sur la vision de J.R.R. Tolkien qui est, pour ma part, celle du Maître
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Le Silmarion est aussi de J.R.R. Tolkien. Le problème c'est que le professeur Tolkien a écris de multiples versions de ses travaux. Le Silmarion - en dépit de ses défauts- propose une version canon qui permet de trancher entre les différentes "hypothèses" de travail. Le travail de Christopher Tolkien et Guy Gavriel Kay a été de chercher les versions les plus proches des livres canons (la Trilogie du Seigneur des Anneaux et Bilbo le hobbit). Bien sûr, ce n'est pas toujours le meilleur texte qui a été choisis. L'exemple le plus frappant (à mon sens) est la chute de Gondolin, le meilleur récit, à la fois le mieux écris, le plus long, le plus complet, n'a pas été choisi parce qu'il gardait des traces archaïques (les Balrogs sont des décrits comme des hordes de créatures en armure armé de fouet de feu et non des démons de feu et de ténèbres brandissant des épées de lave en fusion, comme dans le SDA).
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Personnellement j'adore le Silmarion, je ne me lasse pas de le relire (je l'ai encore fini pas plus tard que ce midi) et pour bien en profiter il faut bien se familiariser avec les cartes et les généalogies. Donc , tout ca pour dire que ..... déjà que j'ai eu du mal a retenir une version, sommes toutes est issue d'un travail de recherche et de synthèse plutôt complet, je ne vais pas en apprendre d'autres .
Donc vive le Silmarion et tout ce qui va avec ! (en totale subjectivité cela va sans dire he he)
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Dernière modification par behomond (10-05-2011 21:41:07)
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La Chute de Gondolin *
"Ami de pays lointains et de peuples éloigné du mien, laissez-moi vous conter l'histoire des Noldor, qui furent le peuple de mon père et tel qu'il l'appris lui-même de son propre père qui naquit à Gondolin en Beleriand. Il se peut bien que les noms que je prononce sonnassent étrangement à vos oreilles mais les Noldor sont peuple étrange qui possède leur propre parler. Au cours de ce présent récit j'utiliserais les vrais noms eldar quel qu'ils vous puissent paraître singulier."
Ramalote leva les yeux sur les lambris du plafond.
" Douce à mes oreilles est la langue de mes pères, mais je crains qu'hobbits, Nains, humains et même la plus grande part de mon propre peuple ne l'entendit point. Aussi, vais-je user du commun langage et ne garderais que les noms propres en quenya. Le récit qui va suivre fut raconté par Tuor et Eärendil aux âges anciens. Il est le témoignage d'une guerre légendaire, presque oubliée à présent.
A cette époque que l'on appelle Premier Âge, le seigneur des ténèbres se nommait Morgoth, le Grand Ennemi Noir et Sauron n'était que son laquai, commis aux forges de la cité souterraine d'Angband, bien loin sous les montagnes maintenant englouties de Bélériand.
C'était une époque de grande guerre, dhéroïsme comme le monde n'en a plus connu et dinfâmes trahisons. Tuor était un homme qui demeurait en ces jours très anciens dans la région de Dor Lomin ou Pays de l'Ombre. Il était un ami des Eldalié. Alors que son peuple errait, Tuor demeurait seul sédentaire, établi près du lac Mithrim où il chassait, pêchait et jouait de la lyre. Cela dura un temps, puis le héros quitta ce lieu pour errer sous le ciel à l'époque où le Lune et la Soleil (1) étaient jeunes. Là, il rencontra les Noldor et apprit d'eux de nombreuses choses de leur langue et de leur science.
Mais la magie et la destiné avaient choisi Tuor. Un jour, il découvrit un tunnel secret et y pénétra. Une armure et une épée l'une et l'autre exactement proportionnés à son corps et à son bras reposaient en ce lieu caché. Ils avaient été forgé à la demande d'Ulmo, le vala qui règne sur les eaux. Ce dernier se manifesta alors vêtu de sa puissance souveraine. Ulmo donna l'armure et l'épée à Tuor puis il lui dit ceci :
- Ô Tuor au coeur solitaire, je ne veux point que tu demeure pour toujours en ces lieux de douceur d'oiseaux et de fleurs ; et je n'aurais pas voulu non plus te mener au travers de ce doux pays, sauf qu'uainsi doit-il en être. Mais pars maintenant vers ton voyage destiné et ne t'attarde point, car loin d'ici se trouve ton sort. Maintenant dois-tu chercher de par les terres la cité du peuple nommé Gondolin ou ceux qui demeurent dans la pierre, et les Noldor t'y escorteront en secret de crainte des espions de Morgoth. Je placerais là-bas des paroles dans ta bouche, et là-bas demeureras-tu un temps.
Le Vala appela ensuite les Noldor pour qu'ils le conduisent en la cité cachée de Gondolin. Car tel était son destin, porter le message du maître de l'onde au roi de la Cité. L'heure de la découverte de la cité cachée ne pouvait plus être différée, le grand Ennemi s'avançait dans sa vêture d'Ombre, son regard cherchait la cité caché dont il connaissait le site d'érection. Depuis la bataille des Larmes Innombrables, les Noldor n'étaient plus que de pauvres errant sans royaumes, sans cité, ni maisons. Ils dormaient couchés sur leur manche et n'avaient plus d'autre fortune que leurs pieds qui leur permettaient de fuir toujours plus au loin. Toutefois, Gondolin, la cité cachée, avait jusque là échappé à la découverte. Les espions et les trahisons ourdies par Morgoth se faisaient pourtant chaque jour plus proches et plus pressantes. Il fallait à présent partir et se trouver un autre lieu de retraite, tel était l'ordre envoyé par Ulmo aux habitants de la Cité. Mais le coeur du roi Turgon de Gondolin s'était attaché à la belle cité qu'il avait érigé. Ses guetteurs vigilants n'avaient rien vu, ni espions, ni armée, pas une main ne brandissaient d'armes contre eux et nul traître n'était connu à l'intérieur de la cité dont nul ne pouvait sortir. Pour Turgon, la menace ne pouvait qu'être exagérée et l'avertissement fut-il transmis par un Vala ne fut pas écouté.
C'est ainsi que Tuor entra dans la vallée cachée et trouva la cité magnifique qui y avait été élevé. Au gardes qui l'accueillirent il demanda de lui nommer cette ville qu'il venait de découvrit et il lui fut répondu :
- Gondobar suis-je nommée et Gondothlimbar, Cité de Pierre et Cité de ceux qui Demeurent dans la Pierre; Gondolin la Cité de la Chanson et Gwarestrin suis-je nommée, la Tour de Garde, Gar Thurion ou le lieu Secret, car je suis cachée aux yeux de Morgoth; mais ceux qui m'aiment le plus me nomment Loth, car telle une fleur je suis, même Lothengriol la fleur qui fleurit dans la plaine.
Par les rues, les places et passant au pied des hautes tours, les gardes conduisirent Tuor à Turgon qui résidait en son palai précédé d'une fontaine ornée d'un arbre d'argent massif qui se nommait Bansil et de son pendant tout d'or ouvré que l'on appelait Glingol. Tuor qui portait toujours les armes d'Ulmo se fit ouvrir les portes sans que nul n'osa l'en interdire l'accès. Le roi lui-même reconnu l'armure et il savait pour l'avoir écris de sa main dans les Livres de la Sagesse que le retour de l'armure dans les demeures des Gondothlim serait le signe de grands évènements et de prodiges dans les jours à venir.
Lorsque Tuor parla tous surent qu'un Vala s'exprimait par sa voix tant claire et puissante étaient ses paroles que tous entendirent quel que fut leur éloignement. Mais ses mots semèrent l'appréhension. Il évoqua la grande colère des Valar qui au-delà des mers de l'Ouest se préparaient à venir. Il évoqua surtout le destin immédiat de la ville, condamnée, car l'oeil vigilant de Morgoth errait au travers des monts proches cherchant des signes de la ville, ses espions marchaient parmi les proches vallées et l'engeance de ses orcs tournaient autour des pics à la recherche d'un passage. Il fallait partir et tout abandonner, construire des bateaux et regagner Valinor !
Mais Turgon était orgueilleux et il aimait sa ville d'un amour féroce. Il répondit qu'il était roi de Gondolin et que cette vallée était son royaume. Ses messagers, qu'il avait envoyé, n'avaient pu trouver Valinor. Aussi, jamais il n'enverrait son peuple dans l'exode alors que l'hiver menaçait et que les terres environnantes se trouvaient sous l'ombre de Morgoth. Dans l'année qui s'annonçait, nul ne quitterait la ville car le voyage était devenue trop dangereux, le chemin oublié et surtout que parce que les Gondholim avaient confiance en leur cité alors que les Valar n'avait été jusque là de peu d'assistance.
Tuor eut le coeur brisé par cette réponse et s'assit au bord de la fontaine. Dans le murmure de l'eau, il entendit la voix d'Ulmo lui demander de regagner le bord de la mer pour échapper à la chute de Gondolin. Mais Turgon, qui savait que le mortel était aimé des Valar lui demanda de rester en hôte honoré. Tuor, qui était las du fardeau de l'errance et de la solitude, accepta. "
Ramalote posa sa lyre.
"Voilà, ce que je peux vous raconter aujourd'hui, je vous conterais la suite un autre jour.
(1) pour les Elfes, Lune est un masculin, Soleil un féminin.
* librement inspiré et adapté du Livre des Contes perdu
Dernière modification par Ramalote (14-05-2011 19:56:04)
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La chute de Gondolin, deuxième partie
Ramalote avait repris sa lyre et à nouveau le feu des contes brillait dans l'âtre autour duquel s'était réuni les joyeux compagnons du Dragon Eteint.
" Nous avons laissé Tuor, le fils des hommes alors que Turgon, le roi de la Cité dans la Pierre, lui demandait de rester un hôte honoré parmi ses gens. Et je vous ai raconté qu'il accepta. Maintenant, laissez-moi vous dire que si la solitude des forêts froide et ombreuses étaient pour beaucoup dans sa décision, le murmure d'Ulmo - dans la fontaine- l'aurait cependant ramené à son errance si dans son coeur n'avait éclot l'amour pour une dame des Gondothlim qui se trouvait être la fille du roi.
Tuor reçu l'enseignement des Noldalié qu'il aimait et qui l'aimaient très vivement en retour. Il participa aux entraînement des gardes et des héros de la cité, visita les halles des artisans, martelant l'Ilthinaur et le mithril, oeuvra au côté des Mirdains (Orfèvre), appris l'art du fil de la tapisserie, il entendit et pratiqua la musique la plus délicate. Il oeuvra parmi les autres artisans de la pierre pour embellir la cité et lu les poésies et les traités au côté des plus grands sages. Ainsi Tuor grandit en sagesse, devenant bien plus puissant qu'aucun homme ne le fut avant lui. C'est ainsi qu'il entendit parler le la construction du Chemin d'Evasion, un tunnel creusé en secret pour permettre aux Noldor toujours en fuite de pouvoir un jour se cacher au côté de leurs frères de Gondolin. Mais surtout, il fut le premier homme à entendre parler d'Illuvatar le Seigneur pour Toujours qui demeurait hors des murs de la création. Les sages lui apprirent les langues les plus secrètes et les plus anciennes. Ainsi ils lui permirent de lire d'antiques parchemins écris dans les Terres Eternelles et que nul oeil mortel n'avait encore entr'aperçu. Vous les hommes, tout ce que vous savez de la cosmogonie, de la cosmologie et des grandes forces qui régissent le monde, vous le tenez de Tuor. Enfants de Nùmenor, Dùnedain, qui êtes de son sang, n'oubliez jamais de qui vous tenez d'avoir tant reçu.
Tel grand était Tuor que Turgon le vit comme le fils qu'il n'avait pas. Contrairement à Thingol qui avait refusé la main de sa fille Luthien au noble Beren, bien au contraire voyait-il le rapprochement des deux êtres d'un très bon oeil. Il offrit à son futur gendre une armure et un bouclier orné d'une aîle de cygne tout en métaux précieux et joyaux. Les Noldor lui fabriquèrent également une hache qu'il nomma Dramborleg, car son plat assommait et son tranchant traversait toute armure.
Une maison lui fut bâtie, dans l'enceinte sud, là où il pouvait goûter le vent loin de la proximité des autres habitants. C'est là qu'Idril Celebrimdal, la fille du roi vint l'aimer après que Turgon ait célébré le premier mariage entre une elfe et un humain (1) sur la place de Gar Ainion. Le coeur du peuple était en liesse car le peuple entier aimait le héros des hommes venus s'établir entre leurs murs et la princesse était depuis toujours fort aimée.
En fait, dans toute la ville il n'y eut qu'un seul coeur chagrin : Maëglin, fils d'Ëol l'Elfe Noir. Il était depuis toujours épris de la belle elfe et désespérait en secret. Maëglin portait un sombre héritage, fils d'Aeredhel, soeur du roi Turgon, qui avait été retenue par magie auprès d'Ëol, il avait fuit avec elle vers Gondolin. Lorsqu'Ëol vint réclamer son épouse au roi de Gondolin, celui-ci l'enjoignit de rester entre les murs de sa cité car nul n'avait le droit de la quitter. Mais Ëol était fier et se considérait comme un seigneur lui-même, on lui refusait de repartir, on lui refusait celle qu'il avais pris comme épouse, il la tua de son javelot empoisonné. Turgon le condamna à mort et adopta Maëglin comme son propre fils.
L'arrivé de Tuor bouleversait doublement la vie de Maëglin au sombre tempérament. D'abord, l'humain respecté et aimé par la population était vu de plus en plus comme l'héritier de Turgon. Jusqu'alors, c'était lui, en tant que neveu du roi qui avait cette position. Ensuite, lorsque je dis qu'il aimait Idril Aux Pieds d'Argent, je ne veux pas dire comme un cousin se le doit. Un sombre désir était né dans son coeur, une soif qu'il s'était avoué mais n'avait osé montrer. L'amour évident de Tuor pour Idril et Idril pour Tuor était un sel versé sur une âme qui n'était qu'une blessure à vif. Lorsque je vous conterais la suite de cette triste histoire ayez une pensée pour Maëglin l'Elfe Noir. Certains êtres choisissent le Mal. Fruit maudit d'une union née des enchantements qu'Ëol avait versé sur sa mère Aredhel, Maëglin portait en lui le Mal bien avant d'ouvrir les yeux sur ce monde. Instrument maudit il était destiné à être utilisé par un mal bien plus grand que lui. Rappelez-vous qu'il ne connut jamais la joie ou la paix et que son destin fut une coupe d'amertume qu'il fut obligé de boire jusqu'à la lie.
(1) Beren et Luthien n'ont jamais été officiellement mariés. Beaucoup d'elfes de Doriath détestaient Beren et le héros fut obligé demmener son aimée au loin pour pouvoir vivre en paix.
Dernière modification par Ramalote (17-05-2011 12:31:49)
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Troisième partie
Ramalote reprit sa harpe et en pinça les cordes, ses cheveux enflammés par les reflets de l'âtre qui grondait dans la salle de la Confrérie du Dragon éteint :
"Le blason de Maëglin était la Taupe car il dirigeait les carriers et les mineurs de la ville. Pour échapper à la plie ouverte en son coeur, l'elfe à la mine sombre quittait à présent la ville le plus souvent qu'il le pouvait et errait dans les montagnes. Seul, il partait à la recherche de filons et de carrière. Ses disparitions finirent par devenir si fréquente que nul ne s'en inquiétait plus même s'il n'était vu pendant plusieurs semaines. Ce fut au retour d'une de ces absences que Maëglin découvrit la naissance de Tuor, le deuxième demi-elfe à avoir vu le jour en Terre du Milieu.
Tuor ? Nul ne sait plus à présent quel est l'origine de ce nom, quel est son sens et en quel langue a-t-il un sens. En ces temps de la toute puissance de Morgoth Belegurth, l'homme était tel une ombre inconsistante et sans force. Le vala déchu méprisait l'homme, le trouvant sans force et sans vaillance. Peu d'hommes avaient osés le combattre et tant s'étaient tournés vers lui pour trahir. C'est sans doute pourquoi Ulmo s'était tourné vers les hommes dans sa recherche d'un héros qui pouvait sauver la Terre du Milieu. En dépit de sa valeur, le plus grand héros issu de l'homme, Beren n'aurait été que jouet impuissant entre les mains du Sombre Ennemi si le chant magique de Luthien n'avait endormi le terrible monstre. Pour créer le héros qu'il désirait, il fallait bien plus que la seule force mortelle, il fallait aussi la puissance que l'immortalité portait en elle.
On dit que lors de la naissance de l'enfant d'Idril et de Tuor, les fontaines murmurèrent à l'oreille du père le nom que l'enfant devait porter : Eärendil ! Ce qui, en Quenya peut se traduire par "Celui qui aime la mer".
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Quatrième partie
Alors que le peuple participait aux réjouissances de la naissance d'Eärendil, d'autres l'observaient de loin. Certains des oiseaux qui tournaient au-dessus de la ville s'éloignèrent pour regagner leur perchoir, loin au nord, à Angband. D'autres animaux, ceux qui creusent la terre, ceux qui rampent dans les ombres, pareillement étaient des espions de Morgoth. Récemment, le Seigneur des Ténèbres avait découvert la vallée cachée, mû par une prémonition. Comme un si un danger nouveau menaçait son trône. Dans sa sage malveillance et sa pénétrante vision du monde, il avait compris que le danger venait de Gondolin.
Il avait envoyé ses orques, ses trolls et ses dragons. Ses éclaireurs avaient atteints les sommets des montagnes proches et pouvaient observer les tours de la cité en contre-bas. Toutefois, ils n'avaient trouvé aucune route véritable. Aucune armée ne pouvait atteindre la cité qui demeurait inexpugnable derrière ses remparts. Alors Morgoth avait ouvert les prisons et les mines d'Angband pour en sortir les esclaves noldoli qui s'échinaient à exploiter les métaux et les transformer en arme pour ses légions. Avec les connaissances de ses mineurs, il espérait pouvoir percer un tunnel en secret. Mais même avec ces ouvriers talentueux, le travail était long. Les meilleurs pics se brisaient sur la pierre des montagnes, aussi dure que l'acier. Les fouets et les menaces ne suffisaient pas à obtenir un travail plus rapide.
Toutefois, les patrouilles d'orques eurent de la chance. Maëglin, toujours en souffrance du bonheur de Tuor, était reparti à la recherche de métaux rares dans les montagnes. A la vue de ce noble eldar qui voyageait en solitaire, une de ces troupes se décida à l'attaquer. Quel que fut la vaillance de l'elfe, seul, pris par surprise, il fut maîtrisé. En secret, on le conduisit jusqu'aux plus profond et le plus sombre des donjons d'Angband. Là, le fer et le feu lui fut infligé dans la torture. On cherchait à lui faire avouer où se trouvait l'accès secret de la vallée cachée. Maëglin, prince parmi les Noldoli, résista à ce qu'on lui infligeait, gardant un silence obstiné. Alors ses bourreaux se mirent à lui susurrer d'insanes promesses. Il aurait tout ce qu'il voulait. Le Seigneur Noir était généreux. Il voulait de l'or ? Il en aurait ! Mais Maëglin ne voulait pas d'or ! Roi, voulait-il être roi ? Maëglin n'avait aucun désir d'une couronne. Que voulait-il alors ? Qu'il nomme ce qu'il voulait ! Le Seigneur Noir était généreux ce qu'il nommerait il l'obtiendrait ! Et Maëglin, enfin, parla : " Je veux Idril Celembrimbal, Idril aux pieds légers, la fille du Roi de Gondolin". Alors, ses bourreaux le détachèrent et le traînèrent jusque dans la salle du trône du sombre Morgoth.
Là le monstre défiguré siégeait sur un trône de pierre noire, d'éternelles flammes dansaient dans des vasques de métal. Autour de lui se trouvait ses gardes du corps balrog. Des loups étaient assis à ses pieds, et des serpents rampaient sur le sol. Le long des murs, étaient alignés sa cours d'orques et de maia déchus, le regard tourné vers la sombre splendeur du roi-démon. Alors, le noir chevalier portant la Couronne de Fer amputé d'un des Silmaril regarda Maëglin et Maëglin croisa le regard du sombre seigneur. Alors Morgothe parla, sa voix fut insidieuse, doucereuse, flatteuse. Elle pénétra jusqu'à l'âme tourmentée de Maëglin, caressa ses rêves les plus sombres et leur insuffla une faim dévorante. Les ténèbres qui grondaient en lui depuis sa naissance débordèrent et chassèrent les derniers lambeaux de loyauté qu'il avait pû éprouver envers son oncle, le roi Turgon.
Un pacte maudit fut scellé ce jour là. Maëglin conduirait les hordes de Morgoth jusqu'à la ville par le chemin secret. En échange, les orques épargneraient Idril et la lui livreraient.
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