Cyian

Echevin

[Ostengaardtursaga] Le Forochel

[Préambule] Il s'agit, ci-dessous, d'un texte ancien rédigé dans les carnets d'impressions de Cyian. Le Forochel étant la région qu'elle est, à savoir l'une des plus belles et des plus envoutantes du jeu, autant lui attribuer un sujet propre. L'occasion en outre d'illustrer la Saga de l'Ostengaardt, dernière lubie du chasseur. En effet, pourquoi, ne jouirait-il pas de son vivant, puis dans l'éternité, des belles louanges chantées par ses compatriotes skálds ? Aventures palpitantes, femmes et boissons constitueront le corps de cette ode au voyage (très certainement dans le sens inverse d'ailleurs : boissons, femmes et si le temps le permet... aventures palpitantes).[/]

Dès les prémices de l'automne, ma sœur aînée Magga me disait constamment : Il fait froid, couvre-toi.
A sa décharge, passé le mois d'Ivanneth, les cieux sont rarement cléments à Dale. Mais nul hiver en ma région ne vaut par sa rudesse le climat extrême de Forochel.

La situation septentrionale de la région explique en partie cette glaciale spécificité. Au nord du superbe Evendim, passé le Cirith Rhîw, s'étend, aux bords d'une large baie, la patrie des Lossoth.

Échaudé par d'anciennes et légitimes critiques, je pris la peine de consulter les archives de Foncombe, avant de soumettre un exposé présumé partial. Peu de textes traitent du "Peuple des Neige"(traduction littérale du mot sindarin lossoth). Le très savant et serviable Forgamthan parvint toutefois à dénicher quelque maigre et antique témoignage :

    Forgamthan a écrit:

C'est un peuple étrange et hostile, les débris des Forodwaith, ces Hommes des Temps Anciens, accoutumés à supporter l'amère froidure du royaume de Morgoth. De fait, la région est encore soumise à ces grands froids, bien qu'ils ne se fassent sentir qu'à quelques cent lieues au nord de la Comté. Les Lossoth s'abritent dans des huttes de neige, et on dit qu'ils peuvent courir sur la glace avec des os fixés aux pieds et qu'ils ont des chariots sans roues. Ils vivent pour la plupart hors d'atteinte de leurs ennemis, sur le grand cap Foroche qui clôt, au nord-ouest, l'immense baie de ce nom ; mais souvent ils campent sur le littoral sud de la baie, au pied des Montagnes. Appendice A Annales des Rois et des Seigneurs souverains.

Les Lossoth sont à l'image de leur terre : austères, sauvages, peu chaleureux. Du moins à l'égard des étrangers. Car, qui compte en voisin l'Angmar, apprend vite à se défier de l'extérieur.
Toutefois, il n'est pas impossible de « briser la glace », en faisant preuve de patience et de vaillance (deux qualités fort prisées en ce lieu).
Une fois adopté par ses habitants, Forochel devient presque une seconde patrie ; la magie de l'hospitalité lossoth opère vite : le froid est moins palpable, la viande de kilpa-kita quasi mangeable, l'odeur de l'auroch chenu (tout juste) supportable...

A bien des égards, Forochel est le paradis des chasseurs. Tout ou presque s'y mange et s'y tanne. Point d'orques, de gobelins, ni Bard-sait quelles inventions de sorciers, impropres à la consommation. Les rares exceptions concernent quelques fidèles du Roi-Sorcier, transis de haine et de froid, à l'Est, et les sauvages gauradans, nombreux en cette région.

Forochel est une terre de chasse donc, mais également une terre d'histoires.

Il suffit d'assister aux veillées de Sûri-Kylä ou de Pinty-Peldot pour réaliser que l'isolement de la Grande Baie est parfaitement illusoire. Les Lossoth relatent les hauts faits de la Terre du Milieu, d'une manière qui leur est propre, à la fois poétique et pittoresque.
Il faut certes décrypter des références mythologiques plutôt déroutantes mais l'inspiration de leurs chants traditionnels puisent incontestablement dans nombre d'évènements - généralement malheureux – survenus aux temps des Anciens Rois d'Arthedain.

Le meilleur exemple est très certainement illustré la Saga du Grand Bateau, ode douloureuse consacrée au triste sort d'Arvedin et de sa Garde. YrJänä le Sage m'en traduisit sommairement le propos :

    YrJänä a écrit:

Arvedin¹ était le chef respecté et loué des tribus du sud. Allié traditionnel des Lossoth, il détestait et combattait avec une hargne sans cesse renouvellée l'abject Roi-Sorcier d'Angmar. Ce dernier, hélas, avait contraint Arvedin à l'exil² et le monarque déchu s'était réfugié avec ses plus fidèles guerriers, deux pierres magiques et une bague scintillante en Forochel.
    Habitués à la pierre froide - comme le sont tous les Grands Hommes -, mal habiles à sculpter la glace et à tailler les peaux, ils gagnèrent tout d'abord les anciennes tanières-à-nains³. Naturellement, le froid et la faim ne tardèrent pas à les déloger et ils purent alors compter sur l'hospitalité du chef Aslak.

    Et la Saga de louer le noble appareil de ces hôtes prestigieux et de magnifier l'amitié spontanée qui lia les Grands Hommes du Sud avec le peuple lossoth.⁴

    Mais le Roi Arvedin, blessé en son honneur de devoir mander ce qu'on lui offrait de bon cœur,  ne put supporter longtemps de vivre loin de ses maisons de pierres. En outre, il avait une guerre à mener et un royaume à reconquérir. L'occasion de repartir se présenta sous la forme d'un Grand Navire Elfique⁵.

    Quand celui-ci surgit des brumes et pourfendit la glace, les Lossoth, peu coutumiers de ces étranges constructions prirent peur. Ils tentèrent bien de dissuader Arvedin – qu'ils traitaient en frère – de chevaucher un tel monstre improbable. Mais en vain. Le fier seigneur n'écouta pas plus leurs mises en garde que les sombres imprécations du docte Aslak.

    Par treize fois Aslak pria Arvedin de repousser son départ ; par treize fois, il l'enjoignit à écouter le vent mauvais et à humer le froid vilain qui sévissaient alors dans la Baie ; par treize fois, il le conseilla d'attendre le printemps, quand les Feux du Ponant dissiperaient l'Ombre d'Angmar.⁶
    Résolu, Arvedin l'était ; mais son cœur dut ployer sous son armure doré, car avant de monter sur le navire affrété, il confia à Aslak un anneau sacré pour les Grands Hommes, une babiole -aux yeux des Lossoth - que la tribus du sud tenait en grand respect. Aslak accepta cette dernière marque d'amitié et de confiance, et c'est l'âme en peine qu'il assista au départ du Dernier Roi d'Arthedain.⁷

    A peine eut-elle gagnée le large que la Grande Nef Elfique fut prise par les bourrasques d'Angmar. Tout ce qu'elle contenait fut jeté par le fonds glacial : immortels et simples mortels, nobles et guerriers, ainsi que moult trésors fabuleux⁸...

1. [small]Arvedin ou Arvedui (1864-1974 ) Fils et héritier du roi d'Arthedain Araphant de la lignée d'Isildur.  Epouse en 1940 Fíriel, fille d'Ondoher, Roi du Gondor. Prétend, en vain, au trône du Sud, après la mort des beaux-frères. Dernier détenteur du Titre royal d'Arnor. Père d'Aranarth.[/small]
2.[small]Élégante formule pour notifier le sac de Fornost, capitale royale, en 1974, par les armées de l'Angmar.[/small]
3. [small]Sans doute s'agit-il des anciennes mines qui jouxtent la cité naine de Zigilgund en Lärsi-Mâ.[/small]
4. [small]Les Annales conservées à Foncombe diffèrent quelque peu, quant à l'accueil réservé aux réfugiés :[/small]« Les Hommes de Neige se montrèrent peu empressés à porter secours au Roi […] Mais par pitié de la mine hâtive du Roi et de ses compagnons, et aussi par peur de leurs armes, ils leur procurèrent quelque nourriture et leur construisirent des huttes de neige ».
5. [small]Navire envoyé par les Elfes des Havres Gris, instruits de la situation du Roi par le propre fils de celui-ci, Aranarth.[/small]
6.[small]Ce passage chanté par des chœurs d'hommes est particulièrement émouvant.[/small]
7. [small]L'anneau en question semble avoir appartenu à la Maison d'Isildur depuis sa fondation. Il serait actuellement en possession des Dûnedains du Nord auxquels il fut restitué contre argent et/ou services. Le seigneur Forgamthan est resté très évasif quant à la nature de l'objet et l'identité de son actuel porteur.[/small]
8. [small]Parmi ces trésors, à jamais perdus, deux mystérieuses « pierres clairvoyantes ». Un autre sujet sur lequel Forgamthan n'a pas juger bon de s'étendre.[/small]

A n'en pas douter, la Saga du Grand Bateau s'inspire d'un fait réel, tragique mais indiscutablement réel. Quant à savoir si l'épave impressionnante qui trône majestueusement dans la Baie de Forochel en contrebas d'Hylje-Leiri est réellement celle du navire qui emmena Arvedin à sa perte, les avis divergent.

Pour YrJänä, cela ne fait aucun doute : il s'agit bel et bien du tombeau d'Arvedin, craché par la Grande Mer sur le littoral. Et pour appuyer sa thèse de conter moult récits inquiétants, ayant pour théâtre ce site atypique et pour acteurs les pauvres spectres glacés d'un équipage fantôme. Beaucoup à  Sûri-Kylä partagent le point de vue de leur chef et tous déconseillent aux voyageurs qui leur sont chers (peu de gens, en fait), de gagner ce lieu "maudit des glaces".

De l'autre côté de la Baie, à Talvi-Mûri, les Lossoth, plus prosaïques, font littéralement moins d'histoires. "C'est un bon coin à saumons", me déclarait railleur et un brin insolent, le jovial Tapio. Mais de rajouter, clin d'œil à l'appui : "Mieux vaut pêcher le jour, on ne sait jamais".

Pas de certitudes non plus à Foncombe, Forgamthan m'avouant ses regrettables lacunes en matière de construction navale. Il me recommanda toutefois à un sien parent en Mithlond. Une étape supplémentaire dans mon errance... Mais les Havres attendront, mes pas me guidant actuellement vers l'Est.

[A SUIVRE : La chasse aux maracas & Des vertus du froid pour nouer des liens privilégiés...]

Dernière modification par Cyian (21-12-2010 20:37:43)

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Cyian

Echevin

Re : [Ostengaardtursaga] Le Forochel

[large]De la chasse aux Maracas en Forochel[/large] par Cyian Ostengaardt, des Ostengaardt de Dale.

Le Forochel, nous avons déjà évoqué ce point, est une terre digne d'intérêt pour de multiples raisons. Mais une seule d'entre elles, explique pourquoi, régulièrement, des aventuriers chevronnés, aguerris  à toute forme de combats, sous toute sorte de latitudes, reviennent encore et encore sur leur banquise familière.
Pourquoi donc, quittent-ils les chauds sous-sols de la Moria, les hautes demeures de la Lothlorien, et les doux vallons de l'Enedwaith, pour gagner au pas de course une région dénuée de tout confort ?
Ce n'est évidemment, ni pour la gastronomie locale ni pour l'accueil des lossoth, mais bien pour cette activité sans fin qu'est la CHASSE AUX MARACAS¹ !

Cette chasse, subtile et ô combien ingrate, est une activité de longue, de très longue haleine ! N'imaginez pas trouver des troupeaux bien ordonnés de maracas, attendant patiemment leurs bourreaux ; ce ne sont pas des loups et nous ne sommes pas en Ered Luin !

D'ailleurs qu'est-ce qu'un maracas et à quoi sait-on qu'on a effectivement à faire à un maracas (histoire de ne pas phârmer²  inutilement la fouine des neiges...) ?

Nous y venons :

1. [small]Nous parlons bien de Maracas, ces jolis nuages virevoltant et écarterons d'office l'appellation farfelue de « macabras » pour l'unique et simple raison que « macabras », ben, ça ne veut rien dire du tout....[/small]
2. [small]Phârmer de phârm, gr. "poison" S'adonner à une activité répétitive qui donne la nausée. Citation :"D'aucuns se rappelleront aussi que Saroumane nous dissuada d'entreprendre des actions contre le Maître de Dol Guldur, tout soucieux qu'il était de phârmer tranquillement l'Anduin[/small] [...] [small]Mais enfin, privé du loute par un sombre ninja, Saroumane céda, et le Conseil, déployant sa force, chassa le mal de la Forêt Noire." Le Conseil d'Elrond, Livre II du Seigneur des Anneaux.[/small]

Dernière modification par Cyian (21-12-2010 20:39:24)

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Cyian

Echevin

Re : [Ostengaardtursaga] Le Forochel

Chapitre Premier MARACAS QU'EST-CE ?

Si vous consultez la Bibliothèque d'Elrond pour obtenir quelque information sur les énigmatiques « maracas », vous apprendrez très certainement que cette race étrange appartient à la vaste famille des idiophones (véridique !).
Nul besoin d'être érudit pour en déduire que ces créatures se distinguent avant tout par l'émission caractéristique d'un son extrêmement sommaire répété à l'infini (un son bête, en somme) ; grâce à ce critère, on peut affirmer sans grand risque d'erreur qu'ils comptent comme cousins, plus ou moins éloignés, d'autres créatures nuisibles telles les ressortissants du Peuple Pâle, les Trolls d'Harloeg, les poules et les enfants hobbits.

Il est facile, ainsi, de reconnaître un maracas par le seul bruit qui annonce sa présence : grésillement de braises incandescentes pour les maracas de feu, crissement du givre pour les maracas de glace (nous ne parlerons plus que de ces derniers). Tendez donc l'oreille quand vous pénétrez les pinèdes de Kauppa-Kohta ! Au moindre doute, sortez votre épée : ces bestiaux sont fourbes !

Pour qui aurait l'ouïe malfaite ou l'attention détournée, point de fatalité, toutefois. L'apparence même des maracas indique assez clairement et de loin leur identité. Grande flamme bleue, tournoyant sur elle-même, elle agite, dans sa large traîne, glace et neige mêlées. A la différence notable des enfants hobbits, elle ne projette pas d'objets alentour et émet une lumière vive ; deux détails qui devraient vous permettre de passer à l'attaque, sans scrupule aucun.

Comme il a été précisé, plus haut, les maracas sont fourbes : il projettent leurs victimes, les enveloppent d'un froid mordant, mais plus grave encore se dissimulent derrière de superbes effets visuels particulièrement réussis ! On ne compte plus le nombre de poète à jamais figés dans une contemplation fatale. De plus, preuve peinte à l'appui, les maracas sont lâches, ils aiment attirer l'attention sur un innocent nuage neigeux pour mieux vous assaillir de dos. Prudence, donc !

 

Ceci dit, maintenant que la créature est clairement identifiée, nous aborderont LE sujet qui intéresse tous les chasseurs spécialisés : où donc trouver ces infâmes monstres  ? (objet du prochain chapitre)

Dernière modification par Cyian (22-12-2010 18:10:40)

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Endryamir

Compagnon - Erudit

Re : [Ostengaardtursaga] Le Forochel

Endryamir ôta ses binocles, un sourire au coin des lèvres. Il déposa le parchemin sur la table de lecture et se versa une coupe de vin du Dorwinion. Il la dégusta tout en relisant quelques passages des écrits de Cyian. Après s'être délecté du récit truculent, instructif et d'une grand finesse dans le style, il avala d'un trait le vin délicieux et écrivit à son ami chasseur.

Cyian Ostengaardt, herrà

Votre récit est passionnant, abondamment documenté tout en évitant l'écueil de la lourdeur. Bref, c'est léger, juste, divertissant et des plus instructifs. Vous m'apprenez bien des choses sur une terre qui, il est vrai, m'est trop peu connue. Je suis impatient de découvrir les prochains chapitres de vos voyages boréaux.

Au plaisir de vous lire, Endryamir Foro

PS
Je me suis permis de ranger vos écrits dans le rayonnage "géographie", j'espère que cela vous agrée.

[HRP]
Je ne dirai qu'un seul mot: EXCELLENT! Encore, encore!!!!
[/HRP]

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Endryamir Foro, érudit de Minalondë

Tomislav

Echevin

Re : [Ostengaardtursaga] Le Forochel

J'avoue avoir cru en voyant la dernière peinture que le maracas c'était ce que vous teniez en main gauche Cyian !
*rigole*
Enfin c'est très bon, je me souviens que le Forochel ça a toujours été votre truc hein? Depuis votre première gorgée de cognac jusqu'à aujourd'hui!

Cyian

Echevin

Re : [Ostengaardtursaga] Le Forochel

[small]Sûr que le Forochel mérite l'attention de tout chasseur qui se respecte ! Quant au cognac, nous y reviendrons...[/small]

Chapitre Intercalaire MARACAS POURQUOI ?

Ben oui, un oubli.

C'est bien gentil d'aller exterminer les démons des glaces mais à moins d'avoir une dent contre ces créatures, rien a priori ne justifie les efforts ci-après détaillés. On notera d'ailleurs en aparté, que les aventuriers connaissent mal ou peu cette engeance. Leurs parents -au sens large- sont plus souvent enlevés par des gobelins ou étripés par des brigands. Qui donc partirait à l'aventure pour venger la mauvaise grippe contractée par l'Oncle Machin à Pynti-Peldot durant un épique combat contre un maracas ? Personne. [small]C'est bien dommage, d'ailleurs.[/small]

     

Quid des avantages, donc ?

Au bout d'une centaine de trophées, les lossoth admiratifs et un brin rieurs vous honoreront du titre Fend-la-Glace (Näaksäa Fèr, dans leur langue). Toutefois, ce ne sont pas tant les honneurs que recherchent les VRAIS chasseurs de maracas que les vertus attachées à ces activités pénibles mais salvatrices... [small]blablabla[/small]...ces altérations bénéfiques et insidieuses...[small]blablabla[/small]... que subit l'âme malmenée par la privation, l'air frais et l'odeur du sang [small](en l'occurence de la neige)[/small]  !
Et, aussi absurde que cela puisse paraître, parions que les hommes -et les femmes-  qui se seront attelés à cette grande tâche qu'est l'éradication de deux centaines de maracas paraîtront instantanément à la face d'un monde subjugué, émerveillé, un poil plus.... *suspens*.... CLÉMENTS !

Hum...

Nécessaire parenthèse sémantique : qu'est-ce que la clémence ?

D'aucuns diront qu'il s'agit de la propension, louable, d'une personne dépositaire d'une autorité, à pardonner les offenses qui lui sont faites et à adoucir les châtiments légitimement dus. Ces gens-là ont tord !
Et ce d'autant plus que cela ne veut rien dire, preuve en est, s'il en faut une, qu'à ce concept fantaisiste ne correspond aucun mot khuzdul !

Non, la clémence, c'est plus simple et autrement moins contraignant pour celui qui en jouit : une personne clémente se reconnaît par la brièveté de ses siestes, sa propension à déjouer les artifices de l'Ennemi et dans une moindre mesure sa faculté à renverser une bouteille située une dizaine de mètres de lui, sur le rebord d'un mur, à l'aide, au choix, d'un lance-pierre, d'un arc, d'une arbalète ou d'un nain.

Notez qu'à ce dernier jeu, une personne clémente est plus habile qu'une personne honnête, mais moins qu'une personne déterminée... Allez savoir pourquoi ?..

Enfin qu'importe, l'essentiel est que la Chasse au Maracas est une activité qui aguerrit le corps et l'esprit au point d'espacer les temps de repos. Ceux qui s'y adonnent, finalement, ambitionnent de réduire drastiquement leurs temps de siestes diurnes, ce qui explique d'ailleurs la faible proportion de hobbits dans leurs rangs.

Dernière modification par Cyian (23-12-2010 12:17:44)

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Cyian

Echevin

Re : [Ostengaardtursaga] Le Forochel

Chapitre Second MARACAS, OU DONC ?

C'est bien beau, me direz-vous, de savoir distinguer un maracas de son voisin de palier mais quand il est question de le chasser, il serait tout aussi utile si ce n'est plus, de savoir où aller. Le Forochel est est une région vaste, assez inhospitalière. Il y est périlleux de partir en ballade, la fleur au carquois.

Mieux qu'un long discours une carte ([small]quitte à faire : une carte du Forochel[/small]) :

La partie qui nous intéresse, en bleu sur la carte, est la zone de chasse ; cela ne signifie pas qu'il n'y ait pas de maracas ailleurs en Forochel. Bien au contraire. Mais cette région circonstanciée présente le mérite d'englober deux nids stratégiques où une demi dizaines de ces joyeux feux-follets aiment à batifoler. Le premier nid se trouve sur la banquise, le second, à l'entrée du campement d'un gauradan solitaire dénommé Nikka.

Deux demi dizaines, ça ne fait qu'une dizaine, c'est peu...

Toutefois, l'espace ainsi parcouru, en long et en travers, présente des richesses trop souvent mésestimées qui permettent, convenablement exploitées, de rentabiliser les temps de trajet.

Intéressons nous donc  à la faune et à la flore de cette région reculée, pour en tirer le meilleur parti qui soit.

La faune.
De loin la mieux représentée et la plus diversifiée.

En son sein, nous comptons évidemment les maracas.
Certains chasseurs prétendent qu'ils sont plus nombreux la nuit, que le jour. Difficile de vérifier pareille allégation. Remarquons seulement qu'il est bien plus aisé des les distinguer dans l'ombre qu'en pleine lumière ([small]cf. différences notables entre maracas et enfants hobbits[/small]).
Les traqueurs chevronnés savent reconnaître les traces caractéristiques de leur passage, traces qui révèlent d'ailleurs leur nature spectrale.¹
Enfin, les courageux combattants qui défieront les maracas sur la banquise prendront soin de ne pas tomber à l'eau². Elle est mortellement froide dans cette partie du monde.

Les maracas étant, entre autre qualité, friands de cadavres et de sang chaud, il est conseillé d'occire toute créature que vous trouverez sur votre chemin³. Cela reste un moyen sûr de les voir apparaître.

Les créatures « appâts » fort heureusement ne manquent pas : vers des glaces, aurochs, gauradans, lièvres argentés...

1. [small]La traque du maracas par un Chasseur nécessite la compétence "Passage d'Ombre"[/small]
2. [small]Les maracas projettent parfois.[/small]
3. [small]Technique barbare dite du "repaupage"[/small].

[à suivre]

Dernière modification par Cyian (29-12-2010 17:39:14)

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Medneth Selgran

Echevin

Re : [Ostengaardtursaga] Le Forochel

Oui-da, comme le dirait mon émérite confrère : c'est bien la région la plus prisée des chasseurs. Comme le rappelait Tomislav, votre première gorgée du cognac de la Comté nous avait révélé votre passion pour cette région. Ah ! L'appel du Grand Nord !

En tout cas, bravo car vous avez su allier votre expérience personnelle, vos recherches érudites et vos talents artistiques pour nous donner cette très réussie description.

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Endryamir

Compagnon - Erudit

Re : [Ostengaardtursaga] Le Forochel

Pour YrJänä, cela ne fait aucun doute : il s'agit bel et bien du tombeau d'Arvedin, craché par la Grande Mer sur le littoral. Et pour appuyer sa thèse de conter moult récits inquiétants, ayant pour théâtre ce site atypique et pour acteurs les pauvres spectres glacés d'un équipage fantôme. Beaucoup à  Sûri-Kylä partagent le point de vue de leur chef et tous déconseillent aux voyageurs qui leur sont chers (peu de gens, en fait), de gagner ce lieu "maudit des glaces".

Intrigué par ces quelques phrases écrites par vos soins, Cyian, je me suis rendu dans le nord. Jouissant depuis peu d'un statut "fraternel" auprès du rude peuple Lossoth, j'espérais en apprendre un peu plus sur le destin tragique d'Arvedui. Je ne fus pas déçu...
Après une longue conversation ésotérique avec YrJänä le Sage, je compris qu'un spectre hantait bien la nef échouée et brisée dans la Baie de Forochel. Il n'apparaissait qu'à certains moments de l'année, plus volontiers au plus fort de l'hiver, date symbolique du naufrage du navire. C'est avec une grande appréhension que je me rendis sur place... La lune était pleine, la Baie étrangement calme, pas un seul Gauradan en vue... Et je le vis...
Spectre froid, source d'une tristesse et d'un désespoir infinis... Je restai là, longuement à contempler celui qui fut le dernier roi de mon peuple, le dernier roi des hommes de l'Arthedain... Le temps était supendu, le froid n'existait plus, des larmes coulèrent sur mes joues, perles de glace dérisoires, je m'inclinai respectueusement
devant le destin tragique d'un Roi oublié.

De retour à Fondcombe, je décidai de rendre hommage à Arvedui en retraçant sa vie et son règne. Vous pourrez lire le résultat de mes recherches dans ce rayonnage de la bibliothèque.

[HRP]
J'avais des images à placer mais le upload semble ne pas fonctionner, j'essayerai plus tard et supprimerai cette remarque au besoin.
[/HRP]

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Endryamir Foro, érudit de Minalondë

Cyian

Echevin

Re : [Ostengaardtursaga] Le Forochel

Oublié, oublié ? il ne l'est pas tant, le roi Arvedin ! D'une part les lossoth lui consacrent une bonne part de leurs superstitions et d'autre part nombre de chasseurs incultes le comptent parmi les trois, quatre antiques rois qu'ils connaissent. Mais sûr qu'il aurait souhaité meilleure postérité...

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On m'dit jamais rien...

Ramalote

Compagnon

Re : [Ostengaardtursaga] Le Forochel

C'est tout le problème des rois. On se souvient d'eux lorsqu'ils bâtissent une ville ou qu'ils naufragent avec tous les trésors de leurs royaumes. Toutefois, on n'a pas besoin tous les jours de bâtir une ville ou de se cacher dans le grand nord. Qui se  souvient du roi Beleg d'Arthredain ? Personne ! Il vécu a une époque tranquille et ses titres de gloire sont d'avoir augmenté le nombre de livre de la Grande Bibliothèque d'arnuminas ou d'avoir construit le Dernier Pont qui évite un détour de trois jours pour trouver un gué.