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Hiragil se présenta à la maison de la confrérie du Dragon Eteint, en un chaud matin de printemps. Elle était vêtue simplement, mais propre. Elle entra comme la porte était ouverte. Certains lavaient déjà vue et la saluaient dun simple mouvement de tête. Elle était déjà venue ici, elle savait où se trouvait la bibliothèque et son Bibliothécaire. Elle frappa sur le chambranle de la porte et entra.
- « Votre lumière Endryamir, ainsi que celle de Maelianel brille toujours chez moi, maître. »
Hiragil sourit et tendit sa main au bout duquel elle tenait un parchemin.
- « Voici la copie pour votre bibliothèque. Je suis honorée que vous lacceptiez. Voulez vous que je vous en refasse lecture ? »
Hiragil déroula le parchemin et commença à déclamer, du ton le plus naturel possible :
Quand j'étais petite, je restais sur la grève
Et je cherchais, au loin, ma Shadelys de rêve.
Shadelys, ville de Numenor l'engloutie,
Ville fictive que nos ancêtres ont bâtie,
fondée au Hyarnustar, comme un port, en l'an trois
du règne de Tar-Elendil, le très grand roi.Le vent de l'ouest dit que de l'Eldanna des gens
sont venus. Ils avaient l'ambition de géants.
Ils semèrent des champs, levèrent des maisons ;
Ils avaient ces plaisirs de fêter les saisons,
De chanter les forêts, les dieux et les héros.
Le soir, las et comblés, ils mangeaient leur gruau.Le vent du sud dit que le vieux port s'anima :
Plus d'un marchand sortit de son anonymat.
Pierres et épices vinrent des orients;
Chacun prospérait sous un soleil souriant,
Car chacun pouvait faire un fleuve de ruisseaux.
Le gras du lard baignait l'insipide gruau.Le vent de l'est dit que la ville était dorée,
Aux statues d'albâtre et de marbre mordoré.
Dans les grands palais, des parcs aux mille merveilles,
Des nobles, aux terrasses, mangeaient dans du vermeil
Des mets exotiques qu'ils éructaient fort hauts.
Seuls les miséreux ne boudaient le vieux gruau.Le vent du nord dit que le soleil s'assombrit.
Les familles ruinée, aigries et sans abris
S'attaquèrent à leur tour à leurs spoliateurs
Qui se battaient entre eux pour avoir quelque Honneur
Dans leur ville en guerre, sans soldats ni héraut.
Il n'y aurait bientôt plus d'eau pour le gruau.Où sont passés le soc, le feu vivant qui danse ?
Que sont devenues les bagues et les lances ?
Les burins, les robes ? Les poignards, les poisons ?
Ils dorment, submergés, au profit des poissons.
Ils sont là devant moi J'aimerais - oh mon rêve -
En trouver un, un jour, ici, sur cette grève.
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Très joli, bravo !
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Un chant n'a pas forcément besoin d'évoquer les choses légères et de provoquer le rire pour plaire, comme je le croyais jusqu'a maintenant. La gravité dont le votre est emprunt arrive à toucher les coeurs Madame, le mien y comprit. *applaudissements discrets*
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Quel est ce sentiment, porté en mot faits ?
Celui qui point les coeurs défaits ?
Est-ce celui que l'on nomme mélancolie ?
Tel est le poème d'Hiragil ainsi dit !
Dernière modification par Ramalote (04-06-2011 18:18:20)
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Hiragil finit la lecture de son parchemin et le réenroule pour le donner à Endryamir. Elle fut surprise et confuse que d'autres aient pu l'entendre déclamer son poème. Elle se retourna, rosissante et s'inclina, ravissante :
-" je vous remercie de vos éloges, qui me flattent au-delà de ce que j'espérais... Mais je déroge. On m'appelle Hiragil, membre de l'ordre des Erudits d'Arda. Ma forme favorite seraitle quatrain, oui-da. ceci est un de mes premiers essais de forme élaborée, c'est une terre vierge qu'il me faudra encore labourer. Je compte en tirer du bon grain et que mes efforts ne soient pas vains."
Elle se tenait fière et droite, devant une assemblée dont la noblesse de coeur n'était plus à prouver.
Dernière modification par Hiragil (06-06-2011 16:29:53)
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Ouah.. Madame, bien qu'jaie rien compris de ce quoi vous disiez, ca me donne envie d'aller dans vos endroits ! Merci merci pour cte lecture, belle demoiselle ! *fait la reverence la plus charmeuse du monde*
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