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Rassurez-vous Vénérable Maître Kaldi, les feux ont été éteints en peu de temps et il n'y eu aucune victimes !
Pour ce qui est de l'ancêtre, vous pouvez d'ores et deja lire sa nouvelle aventure retranscrite dans le cadre du Concours d'écriture de la Plume du Dragon. Bonne lecture !
Pleurer la fin de l'herbe ne remplira pas la pipe ...
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En attendant que les jury du concours de la Plume du Dragon délibèrent, je n'ai pas pu me retenir de vous retranscrire une nouvelle aventure de mon cher ancêtre, surtout quand je vois l'entrain que certains ont à la lecture.
Voici donc la 5ème aventure retranscrite, pour votre plus grand plaisir !
Où quvous alliez dans la Comté
Et même au dlà si vous voulez
Vous entendrez toujours parler
Du plus grand des aventurierUn pti bonhomme très autonome
Un gentilhomme très gastronome
Partout on le connaît, Jiji lAventurier
Celui qui, sans vergogne, osait défier les HommesLectrices, lecteurs... ou dans le cas où je me prendrai à conter cette histoire, auditrices, auditeurs, prenez vos aises et écoutez le déroutant et néanmoins véridique récit de Jiji et lAnneau du destin.
Tout commença lors dune banale après-midi dHalimath1 dans les hautes pinèdes des Collines Brandes. Sous limplacable soleil que les sapins dégarnis peinaient à ombrager, trottinait gaiement Jiji lAventurier, un baluchon sur lépaule et un grand chapeau de paille tressée sur la tête. Il descendait la colline en décrivant de larges zigzag et en chantant bien haut des airs depuis longtemps oubliés. Alors quil approchait des berges abrupts du Brandevin, qui sécoulait, bouillonnant, vers le Sud, un tintement se fit entendre en amont de la colline, puis un bruit plus sourd, un court silence et à nouveau un tintement, plus proche cette fois-ci. Jiji, curieux, leva les yeux vers le grand talus qui le surplombait et il eut tout juste le temps d'apercevoir un bref reflet lumineux entre les sapins lorsquun anneau vint atterrir subitement sur sa figure.
Sétant relevé, car oui, il était tombé non moins sous le surprise que sous la douleur, il ramassa létrange anneau qui gisait entre ses deux pieds velus et lexamina un instant, appréciant son poids et ses agréables miroitements dargent. Après un moment, il leva la tête et porta son regard aussi loin quil le put dans la direction doù lanneau était venu. Selon toutes vraisemblances, il semblait avoir dévalé la colline depuis son sommet. En temps normal, et comme la plupart des petites gens, Jiji aurait eu grand plaisir à prouver sa politesse en allant rendre son bien à celui qui lavait égaré2, seulement, en haut de cette pinède là, résidait le méconnu mais néanmoins dangereux Géant des Collines de Brandes et il était fort inapproprié daller le déranger et dautant plus en s'y présentant avec une allure de voleur danneau. Jiji réfléchit un court instant, suite à quoi il glissa lanneau dans sa poche, récupéra son baluchon et repris la route de Scary.La nuit passa, comme une grande ombre silencieuse et paisible, et de bon matin, dans son petit smial fleuri, Jiji se préparait à se rendre au marché. Petit veston de satin bleu et fin pantalon de lin blanc, sans oublier le panier et la pipe. Mais avant douvrir la porte et de mettre un pied dehors, il jeta bref un regard vers le petit buffet à côté de lentrée, où reposait lanneau dargent. Il hésita un moment puis dun rapide geste de la main, il sen saisit et le mit à son doigt. Un discret surcroît d'élégance, se dit-il, serait le bienvenu pour un jour de marché.
Cétait justement le grand marché de Lézeau qui rassemblait toute la Comté chaque premier dimanche du mois et Jiji allait, sans le vouloir, en faire un jour aussi troublant quinoubliable. Aussi rare que cela puisse être et aussi incroyable que cela puisse paraître, quasiment toutes les histoires qui se rapportent à cet évènement, concordent sur le fond. Elles prétendent toutes que ce jour-là, tout ce que Jiji toucha ou frôla se changea en toutes sortes de cucurbitacées. En effet, quelques uns des porcs du vieux Brandebouc devinrent dénormes citrouilles boursouflées, les superbes étales du fermier Doucefeuille se couvrirent dune jungle touffu de courges et de calebasses, tandis que les délicieux saucissons du Père Bophin se muèrent en de somptueuses courgettes et ses tomes de fromage en pastèques dévalant les tablées et les ruelles de Lézeau. Les transformations étant instantanées et, sembla-t-il, définitives, tous considérèrent, à lépoque, quon évita le pire, et quon eut bien de la chance que Jiji ne serra la main daucun kuduk. Bien des années plus tard, on ne se plaignît plus que de fait davoir avaler de la soupe de courgettes pendant trois semaines.Bien que certains habitants de GrandCave, versé dans la politique et le mercantilisme, avancèrent lidée dutiliser ce prodigieux don pour prévenir les jours de disette et pourquoi pas ouvrir un commerce de cucurbitacées entre la Comté et le Palais de Thorin, il nen fut finalement rien. Poliment chassé du marché, Jiji rentra chez lui en pestant contre cette nouvelle plaie qui le suivait.
Une fois chez lui, il sassit devant une assiette de muffins aux myrtilles et se mit à réfléchir. Quavait-il fait, quavait-il touché ou mangé, quels mots avait-il prononcés entre hier et aujourdhui pour provoquer un tel maléfice ? Alors quil sapprêta à entretenir sa réflexion dune bouchée de muffin, ce dernier se changea brusquement dans sa main en un petit melon et tandis quil lobservait, il comprit soudainement lorigine de cette étrange magie. Cétait lanneau dargent ! Cet étrange anneau, quil retira aussi tôt de son doigt, devait avoir le pouvoir secret de faire apparaître des cucurbitacées, et il sen assura aussitôt en palpant généreusement sa table, ses muffins, son buffet et tout ce qui lentourait, constatant que rien ne se transformait en légumes. Satisfait de sa découverte, il déposa lAnneau de Courge, car cest ainsi quil le nomma, dans son coffre scellé et en détourna ses pensées pour le reste de la journée.Sa décision quant au bijou magique fut prise le lendemain matin, au sortir de son lit. Certes il comprenait aisément quon veuille ardemment se débarrasser dun tel objet, tant sa commodité est douteuse et son utilité limitée, mais tout de même, un tel pouvoir ne devait être jeté du haut dune colline comme un vulgaire déchet, et ignorer à se point les possibles retombées sur les gens qui le récupéreraient était une négligence inadmissible qui se devait dêtre corrigé. Jiji reprit donc la route du Pays des Collines de Brandes pour aller rendre son anneau au Géant négligent.
Il refit donc, en sens inverse, tout le chemin quil avait fait deux jours plus tôt si bien quil arriva au campement du Géant avant que le soleil natteigne son zénith. Malheureusement pour Jiji cette course fut bien vaine car lendroit était désert et même le foyer du feu était éteint et froid. Lespoir ne labandonna pas pour autant alors qu'il déposait lanneau sur un large rocher sculpté quil supputa être une table pour géant. Pendant un long moment il resta là à attendre en fixant le bijou, souhaitant parfois le reprendre et le mettre à son doigt, mais il fini tout bêtement par sassoupir contre la table de pierre, accablé par le contrecoup de sa rapide ascension du matin.Une bonne heure plus tard, quand il fut réveillé, il palpita en constatant avec surprise que le Géant était revenu pendant sa sieste. Ce dernier constatant à son tour le réveil du hobbit, lui adressa la parole, premier contact, sil en fut, entre un kuduk et le Géant.
Bonjour petit hobbit. Dit-il dune voix grave et grondante. Cest bien la première fois quun membre de votre état vient me rendre visite, javais presque fini par croire que vous aviez peur de moi ! AH AH AH !
Le Géant, qui était haut comme six ou sept fois la taille de Jiji et vêtu d'un assemblage de peaux d'ours et de biches, faisait trembler la terre en parlant et Jiji poussa un petit cri de panique avant de balbutier une réponse.
Cest... Cest le Brandevin, nous naimons guère le traverser... sinon croyez bien que nous ne délaisserions pas une telle amitié !
- Pourquoi donc avez-vous bravé leau et la montagne pour venir jusque dans mon domaine, dans ce cas ?
- Pour vous rapporter ce que vous aviez égaré ! Votre Anneau de Courge ! Répondit Jiji en pointant du doigt lanneau qui navait pas quitter la table.
Le Géant observa lobjet en question et sa mine devint grise et agacée, comme une vieille falaise de granite aux traits humains qui s'use et sérode en un éclair, paraissant alors plus vieille et altérée...
Oh non non non, je nen veux plus ! Je nen veux pas... Moi qui pensais quil atteindrait le tumultes des eaux et quil disparaîtrait dans le néant... Je nen veux plus, reprenez-le !
- Ah non Monsieur le Géant, je nen veux pas non plus ! Il est à vous après tout, pourquoi ne voulez-vous pas le garder ? Rétorqua Jiji.
- Parce que quand je lai près de moi, jai toujours le désir de le passer à mon doigt, et lorsque je le porte, je métouffe à chaque gorgé deau que je bois ! La moindre gouttelette de rosée suffit à m'étrangler... J'avais enfin réussi à m'en débarrasser l'autre jour, et voilà qu'il revient à moi... Croyez-vous à un pareil maléfice ? Je suis bien las quil me rappel sans cesse mon funeste destin... La face du Géant paraissait alors se rapetisser, encore et encore, et sans même qu'on ne l'eut remarqué, il s'était deja assis et recroquevillé sur lui même, comme un enfant qui se réfugie dans un songe.
- Funeste destin ? Mais de quoi voulez-vous parler ? Demanda le hobbit, piqué par la curiosité.
- Et bien de lanneau pardi ! Je l'ai trouvé il y a bien longtemps quand je vivais encore dans les hautes crêtes bordant le lac Evandim. Un jour, je suis tombé par hasard sur un nain avec un énorme casque et dont le bas du corps était broyé sous un immense rocher qui s'était détaché des hauteurs. Agonisant, il employa ses dernières forces à me donner ce qu'il appela l'Anneau du Destin, prétendant que son pouvoir était lié à la funeste destinée de son porteur... Puis il mourut avec un profond rictus de contrariété sur son visage.
- Hum... il s'agit donc bel et bien d'un anneau magique... et par conséquent, vous en avez conclu que...
- Que je mourrais noyé... Oui... mais j'essaie de ne pas y penser et je me garde bien dapprocher les rives du fleuve. Répondit le Géant, dun air désabusé, avant dajouter : A chaque porteur son destin, a-t-il un effet sur vous ?Jiji ne répondit pas à la question et finalement ils décidèrent tout deux quenterrer lanneau sous une dalle des ruines dOst Barandor, non loin, précautionneusement déplacée par le Géant, fut la meilleure des chose à faire. Après quoi il rentrèrent chacun dans leur foyer respectif et sefforcèrent les jours suivants de ne plus penser à cette journée.
Cette histoire hanta longtemps lesprit de mon ancêtre Jiji, aussi longtemps quil eut bien voulu le préciser, si ce nest pas plus, dans le secret de ses sombres pensées. Maintes fois il désira retourner dans les ruine des Collines de Brandes pour récupérer l'anneau. Peut-être fallait-il voir le comme une mise en garde... Ou était-ce un sombre stratagème visant à baisser la vigilance de son porteur... Autant de questions qu'il finit par oublier, arrêtant par la même toutes extrapolations farfelues liant son destin à des cucurbitacées et, très vite, ses aventures reprirent de plus belle, comme si aucun anneau d'aucune sorte n'avait jamais existé.
La suite au prochain parchemin !
1 [small]: Halimath correspond au mois dAoût en Westron.[/small]
2 [small]: Discréditons par ailleurs la vieille et persistante rumeur qui cours en Pays de Bree et qui dépeint les hobbits comme d'excellents voleurs amoureux des petits larcins et tout particulièrement attirés par ce qui brille. Vaste fumisterie dont les fondements instables reposent sur une autre rumeur selon laquelle le plus connu des hobbit, Bilbon Sacquet, serait un voleur émérite d'anneaux de grande valeur... Mensonge et calomnie qu'il faut oublier dès à présent.[/small]
[HRP]
@Cyan : J'espère pourtant secrètement que ton avis influencera le jury d'une manière ou d'une autre ^^ En tout cas, merci !
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Dernière modification par Catrus (27-05-2012 14:03:08)
Pleurer la fin de l'herbe ne remplira pas la pipe ...
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Après lecture du parchemin, Orolhion passa le reste de la journée à se demander quelle destinée peut-être lié avec des courges.
[hrp] Non non il n'y a pas moyens de nous influencer. Nous sommes incopruptib...incorompab....incompet....non plus...incrocuptib.........Tu peux mettre les po et les muffins dans ma boite aux lettres [/hrp]
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Je suis très déçu par cet épisode. Jusqu'à présent, les Aventures de Jiji prenaient quelques distances avec loeuvre de Tolkien, gagnant en originalité, en fantaisie et en imagination. Ce passage au contraire n'est qu'une extrapolation scolaire et fidèle du livre. C'est vraiment dommage.
Preuve à l'appui pour ceux qui n'ont pas relu la trilogie récemment :
[[small]Gandalf rend visite à Frodon, lui demande de soumettre l'anneau au feu de son âtre et de lire les inscriptions qui s'affichent.[/small]]
- Je ne puis lire les lettres de feu, dit Frodon d'une voix mal assurée
- Non, dit Gandalf, mais moi, je le peux. Les lettres sont de l'elfique, l'un de leurs nombreux idiomes tarabiscotés mais la langue est celle de Mordor, que je ne saurais prononcer sans un accent épouvantable. Voici toutefois en langue commune ce que cela dit, assez littéralement :Un anneau pour les gouverner tous. Un anneau pour les trouver,
Un anneau pour les amener tous et dans les ténèbres les lier.Ce ne sont que deux vers d'un poème depuis longtemps connu dans la tradition elfique :
Trois Anneaux pour les Rois Elfes sous le ciel,
Sept pour les Seigneurs Nains dans leur demeures de pierre,
Neuf pour les Hommes Mortels destinés au trépas,
Un pour qui voudra bien le prendre,
Et très accessoirement,
Une babiole chère au Seigneur Ténébreux sur son sombre trône
Dans le Pays de Mordor où s'étendent les Ombres
Etc, etc...Il sarrêta, et puis dit lentement d'une voix grave :
- Celui-ci est le Maître Anneau, l'Anneau Unique pour les gouverner tous. C'est l'Anneau Unique perdu il y a bien des siècles, au grand affaiblissement de son pouvoir. Il le désire immensément - mais il ne sait pas où il est.
Frodon restait assis en silence et sans mouvement. La peur qui l'avait saisi un instant comme une vaste main, un nuage sombre qui se lèverait de l'Orient pour l'engloutir, se dissipait progressivement.
- Cet anneau ! balbutia-t-il. Ce n'est donc pas celui de Jiji ? L'anneau de Destin qui faillit noyer la Comté sous des tonnes de cucurbitacées ?
- Résolument pas, répondit Gandalf.Un silence lourd accompagna le cheminement de cette annonce. Puis, de concert, les amis réconfortés éclatèrent de rire.
- Quelle bonne nouvelle que voilà ! hoqueta joyeusement Frodon. Je craignais tant que Bilbon eût retrouvé la trace de ce damné Jiji que j'en perdis sensiblement l'appétit.
- Telle était aussi ma crainte première, avoua Gandalf. Mais il n'en est rien et ce grand péril peut être écarté.Ragaillardi, Frodon se leva - plus léger, lui sembla-t-il, qu'il ne l'avait été depuis bien des années.
- Une mousse, Gandalf ?
- Volontiers.
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Dernière modification par Cyian (27-05-2012 16:20:19)
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J'ai eu très peur au début puis à la fin de ma lecture je n'ai pu m'empêcher de dire en riant bien haut "Ah l'enflure, il m'a bien eu !" :-P
Merci beaucoup Cyian pour ce commentaire, Du Tolkien revisité sauce Jiji, je ne pouvais imaginer plus grand honneur ! Je suis touché...
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Dernière modification par Catrus (27-05-2012 13:57:03)
Pleurer la fin de l'herbe ne remplira pas la pipe ...
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Je compile avec les autres textes, cette aventure incroyable de Jiji, qui jusqu'ici était entre les mains des jury. Bonne lecture à ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion de la lire.
Et en prime, une partition qui sied très bien à la lecture des aventures de Jiji
Ami dinfortune
« Ah quil est bon de pousser quelques gouzi gouzi » sextasiait Jiji, allongé dans lherbe au milieu des poules. Cétait une fin de journée un peu comme toutes les autres dans la Comté, calme et paisible. La ferme du Père Doucefeuille était un endroit particulièrement agréable avec ses multiples chênes presque millénaires qui surplombaient des jolies haies et des bosquets touffus auprès desquels Jiji aimait se reposer, à lheure où le ciel se teintait du rouge crépusculaire. Ce petit coin de paradis avait lautre avantage non négligeable dêtre situé dans un joli petit patelin du Quartier Sud, et les hobbits du Quartier Nord les plus courageux, comme Jiji, aimaient y finir leur journée car, même sils ne se rendaient quà une poignée de furlong, un vent chaud réconfortant sillonnait les collines et il y régnait un petit air de vacances.
Le coq du Père Doucefeuille appréciait la présence de lAventurier, tournant autour de lui ou picorant dans ses poches et semblant apaisé par sa présence. Seulement, quand le soleil finissait par toucher lhorizon cest quil était lheure de rentrer pour ne pas être surpris par la nuit. Alors Jiji, comme à son habitude, récupérait une branche robuste tombée au pied des chênes et, sen faisant un bâton de marche, reprenait la route du Quartier Nord, en sifflant les comptines de son enfance.
En quittant la ferme, qui surplombait le flanc sud de la Vallée aux Vignes telle une tour dans anciens Hommes, Jiji senfonçait dans une étroite et fraiche combe abritée par de hauts châtaigniers qui étalaient leurs ombres sur la vieille route du Nord. Après quelques minutes de marche, les arbres se faisaient de plus en plus clairsemés les bosquets de plus en plus petits et les reliefs sadoucissaient jusquà ce les bois laissent définitivement place aux vastes champs dherbe à pipes, très odorants, qui avaient fait depuis longtemps déjà la réputation du Quartier Sud. Le soleil, qui lançait ses derniers traits de lumières rosée sur les plaines, animait un peu plus encore lultime ballet des charrettes ramenant les récoltes de la journée à Longoulet, le chef-lieu du Sud sil en est. Jiji traversait les champs et les hameaux en scrutant les paysages du pays quil aimait tant, encore quelques milles et il atteindrait Roccreux, le Quartier Nord puis lEau et dici une bonne heure il serait enfin chez lui.
Ce soir-là, cependant, et contre toute attente, sa marche fût interrompue par une étrange rencontre. Aux abords dun carrefour du Quartier Sud, une grande silhouette vint lalpaguer, vêtu dun grand manteau, de bottes jaunâtres et boueuses et coiffé dun large chapeau. Aux dires de Jiji, ce semblait être un homme, au demeurant très souriant, qui lui déblatéra de bien drôles de choses.
« Bonsoir petit bonhomme, sauriez-vous mindiquer la route du Sud ? Je voudrais my rendre pour admirer les reflets miroitants à la surface du Brandevin, on dit que le fleuve na jamais été aussi beau que depuis les rives du Sud lorsque le soleil se couche, et quentre les roseaux on peut entendre une mélodie magique jouée par le Vent lui-même !
- Et bien si vous le dites, le Sud est juste derrière moi, suivez cette route et vous arriverez sans vous perdre. Cela étant dit, vous feriez mieux dêtre accompagné de quelques amis, la nuit les routes sont de moins en moins sûr
- Ah mais je ne suis point seul brave garçon, jai pleins damis qui maccompagnent !
- Je ne les vois pas répondit Jiji en scrutant tout autour de lui.
- Mais je ne vois pas les vôtres non plus ! En avez-vous seulement ?
- Bien sûr que jen ai, plein même, des dizaines !
- Des dizaines ! Des centaines ! Des milliers damis avez-vous peut-être, mais ils sont bien au chaud dans leur douillettes maisons tandis que vous marchez seule vers le Nord. Lui rétorqua linconnu, sur un ton malicieux.
- Vous semblez prompt à dire sur moi bien des choses, mais vous ne me connaissez point.
- Ça oui je dis des choses, cest ma première et peut-être principale qualité, drôle de petit homme. Me vient dailleurs à lesprit une chose à dire qui vous concerne de près, ou de loin, cest à voir
- Je vous serez grès den dire plus !
- Et bien je dis ceci : très bientôt ou plus tard, ça aussi cest à voir, vous distinguerez clairement une amitié qui, jusque-là, vous était cachée.
- Tiens donc ? et avec qui, une hobbite ?
- Laissez-moi voir
- Voir quoi ?!
- Un dragon.
- Un DRAGON ?!! sexclama Jiji.
- Selon toute vraisemblance
- Mais enfin, comment donc ?!...
- Cela je ne le sais pas... Mais les astres filent et les ombres passent, je reprends la route ou je ne verrais point les miroirs de leau ! Bonne soirée jeune aventurier et hauts les curs !
- Bonne soirée. » Répondit Jiji un peu sonné, en regardant séloigner létrange inconnu.Déboussolé par cette hasardeuse mais néanmoins inoubliable conversation, notre brave hobbit se décida à finir la soirée dans un endroit plus vivant que son smial de Scary. Du reste, linconnu lavait suffisamment retardé pour quil se retrouve alors surpris par la nuit tombante. Il ne connaissait pas très bien le Quartier Sud, mais ses sens en éveil repérèrent rapidement la lueur embaumée, lodeur houblonnée et la sonorité grivoise dune taverne. En quelques enjambées athlétiques, il déboula sur le perron éclairé de cette dernière et en poussa la grande porte ronde.
Lambiance était festive et il y respirait une réconfortante candeur. Entre les cris et les rires des joyeuses tablées sélevait une égayante musique jouée par trois hobbits sur une petite scène. Sérieux sur leur tabouret, ils semblaient se concentrer sur la justesse de leurs jolies notes. Lun, grand, costaux et coiffé dune épaisse tignasse rousse que même les nains lui envieraient, jouait dune merveilleuse flûte en bois sculpté tandis que les deux autres, dun air plus banals, laccompagnaient au luth. Ils jouaient des airs tous différents mais aux oreilles inattentives de Jiji, il lui semblait que toutes les chansons abordaient le même sujet.
« La Belle a perdu sa chainette.
Dans les eaux du lac Alouette
Draguons le lac, pour trouver la chainette
Draguons le lac, sauvons nos amourettesLe Maire a perdu ses lunettes
Dans les eaux du lac Alouette
Draguons le lac, pour trouver les lunettes
Draguons le lac, pour aider ses mirettesGrand-mère a perdu ses recettes
Dans les eaux du lac Alouette
Draguons le lac, pour trouver les recettes
Draguons le lac, pour tailler bonne bavette »Plus proche de lui, accoudés au bar devant leur chopine, trois hobbits légèrement ivres entretenaient un étrange conciliabule.
« Mais Lofi, cette mixture malodorante à base de queue de lézard et dil de vers na pas du tout eu leffet escompté !
- Tu es sûr Gond ? La vieille Jerbelyne mavait pourtant assuré de son effet immédiat
- Tu tes encore fais avoir comme un gob mon bon vieux Lofi, à croire que tu le fais exprès.
- Oh commence pas Tob ! Jaimerais plutôt savoir quels ont été les effets secondaires dont parle Gond.
- Bah écoutez, hormis les yeux secs, la langue bleuie et une croissance anormale des ongles de pied, jai eu quelques fuites accidentelles et involontaires
- Des fuites ?
- Oui des fuites nocturnes
- Tu veux dire que tu tes noyé dans tes draps, Gond ?! »Jiji neut pas le fin mot de lhistoire car le tavernier vint interrompre ses observations curieuses en linvitant à commander. Il portait un superbe tablier de cuisine dont les coutures imitaient les écailles dun reptile et en son centre un petit blason représentait une épée suspendue à une main.
« Bienvenu à la Dragonne à lEpée cher monsieur ! Ici on sert de tout et dans toutes les quanti Oh mais attendez, jvous rconnais ! Vous ! Mais oui !... Vous êtes lAventurier cest ça ? Le fauteur de troubles du Quartier Nord ? Jiji ne put sempêcher dacquiescer devant la bonne humeur et le ton jovial du hobbit, même s'il aurait préféré que personne ici ne le reconnaisse. On dit par ici que vous avez mis, par mégarde, le feu à la belle robe de la Dame Lobelia et que, pour la sauver de limmolation, vous lavez jeté dans le Brandevin ! »
Certains regards curieux se posèrent alors sur lAventurier qui sans plus attendre manda laubergiste de lui servir une mousse et de se taire dans les plus bref délais sans quoi sa gargote serait le théâtre vivant de sa prochaine aventure.
Malheureusement les espoirs de Jiji dêtre incognito furent de courte durée et il ne savoura pas longtemps le gout ambré de sa bière. Une vieille connaissance à lui pénétra dans la taverne, accompagnée de sa bande. Il sagissait de Drégon Grisecolline, un exécrable hobbit du Pays de Bree qui commerçait avec ceux du Quartier Sud et leurs herbes à pipe, très prisées dans la capitale et ces environs. Drégon était considéré comme très petit par les petites gens de la Comté, les gobelins avaient tenté de traiter avec lui tant sa laideur les avait laissé croire à un possible lien de parenté et sa voix était si stridente et dissonante quon prétend que le chant des oiseaux sinterrompait net lorsquil ouvrait la bouche ; en bref Jiji détestait Drégon et cétait réciproque.
Tout comme les oiseaux, les joyeux lurons de lauberge se turent religieusement lorsque Drégon, du haut de ses trois misérables pieds, sadressa à lAventurier.
« Tiens donc ! Mais que vois-je ? Sagirait-il de ce grotesque folâtre, que dis-je, de ce grand-dadet-aux-idées-courtes ?! Asséna Drégon alors que des rires loufoques s'élevaient de sa petite bande.
- Cest bien moi oui, et jespère que le court-dadet-sans-idées ne men voudra pas si je ne le salut point. Jai une bière devant moi qui fait montre dun plus grand intérêt.
- Non mais écoutez-le, il se mettrait à converser avec sa chope quon ne serait pas étonné. Le pauvre sombrant chaque jour un peu plus dans la folie, rien détonnant à ce quil parle aux objets, entretienne des discours philosophique avec sa chaise de bureau ou discute denjeux commerciaux avec un par terre de trèfles ! Ahahah ! »Jiji faisait mine de ne pas écouter, vidant sa chope religieusement. Le reste de lassemblée, quant à elle, suivait la conversation avec grande attention tant les caractères des deux protagonistes étaient bien trempés.
« Tu ferais mieux de rentrer chez toi, dans le triste bourg de Scary qui ta vu naître, là-bas peut être auras-tu quelques idiots damis, mais ici et dans le reste de la Comté, tu es seul et sans personne.
- Jai autant damis que je le veux, Drégon de la Colline Triste, qui donc es-tu pour en juger mieux que moi ? Répondit Jiji, visiblement irrité
- Un simple observateur, piètre Aventurier, un simple observateur. Je ne tai jamais vu accompagné, ici ou ailleurs. Les gens te fuient, toi et ta folie, et je le dis haut et fort, même un gobelin ne vaudrait pas de toi comme ami ! »Aux dernières paroles de Drégon, Jiji se leva brusquement et siffla cul-sec le reste de sa bière. Ces mots avaient éveillé en lui colère et détermination et sa prochaine aventure se dessinait alors clairement dans son esprit. Il saisit Drégon par le col avant même que sa bande nait eu le temps de réagir et les paroles fusèrent :
« Je relève le défi, petit hobbit malsain, je montrerais à tous que rien ne marrête, que lamitié, ça me connait et que même un gobelin saurait être mon ami le meilleur ! Vous verrez alors, toi et ton horrible coterie, quà défi relevé, Jiji jamais nest défait !
- Ahum hum Bah, nous verrons cela Répondit Drégon, apeuré, avant de reprendre confiance en galvanisant sa bande. Allez, venez les gars, laissons ce cinglé à ses divagations, mangeons ripailles, buvons boissons et draguons la poulette ! Héhéhé !»Ce qui se passa par la suite, seuls mes ancêtres le surent car Jiji nen parla à personne dautres quà sa famille. Le lendemain il se rendit tout au Nord de la Comté, bien au-delà des Champs Verts, jusquà lentrée dun inquiétant camp fortifié de gobelins dont le sombre nom a échappé aux mémoires et aux retranscriptions. On prétend que ,sans craintes aucune et armé dune confiance démesurée, il pénétra dans le territoire des serviteurs de lennemis et ne sarrêta que lorsque devant lui se dressa une grande idole de bois et de ferraille, à la face hideuse et tout entourée de flammes froides et éblouissantes. Redoublant deffort, il poussa un cri dappel et sen suivi plusieurs réponses aigües et hargneuses. Jiji, dans sa folie sans bornes, avait attiré l'attention d'une garnison complète de gobelins. Dès lors, une demi-douzaine de crasseux enragés et équipés de lances ou de rapières rudimentaires accoururent des quatre coins du camp et se massèrent autour de lui en proférant toutes sortes d'insultes incompréhensibles pour un hobbit.
La situation était catastrophique et semblait sans espoir... Jiji sortit alors de sa poche un magnifique muffin aux framboises et le tendit vers les gobelins qui se faisaient de plus en plus menaçant. Lun deux, plus grand et plus effrayant que les autres, savança et lui arracha le muffin des mains. LAventurier sadressa à lassemblée avec une aisance déconcertante.
«Chers membres émérites de la gente Gobeline, votre présence mhonore et jespère que ce délicieux présent saura ravir vos papilles. Trop longtemps vous avez été recalé au rang de sous race de la Terre du Milieu, et vos coutumes ont été trop souvent critiqué et incomprises. Prenez cette offre comme un gage de ma bonne foi et de mon souhait ardent de tisser avec vous des liens damitié nouveaux et exemplaires pour tous les Peuples Libres. »
L'auditoire, étonnement dubitatifs, ne dit mot, ce qui rendit le hobbit un peu nerveux, le poussant à insister : « Voulez-vous être mes amis ?! »
Les vils gobelins, qui n'avaient évidement rien compris, ignorèrent la demande incongrue et levèrent leurs armes décidant en toute logique qu'il fallait mettre le hobbit en charpie. Ils fondirent en un instant sur Jiji avec toute la haine qui les animaient mais a ce moment-là et contre toute déduction cohérente, ce ne fut ni le râle dagonie dun hobbit, ni les hurlements violents des gobelins qu'on entendit, mais bel et bien le cri puissant dun coq. Un coq endiablé, devrait-on dire, qui sabattit sur la face du grand gobelin lui crevant les deux yeux à grand renfort de coups de bec. Et il ne sarrêta pas là, bondissant de crasseux en crasseux, cest toute la garnison de gobelin quil mit en déroute dans un panache de plumes, picorant leur peau épaisse comme s'ils étaient de vulgaires grains de maïs.
Recroquevillé sur lui-même, les yeux écarquillés, Jiji observait la scène, abasourdit, tandis que les gobelins fuyaient aux quatre coins du camp. Comment un simple coq, même enragé pour on ne sait quel sortilège saugrenu, pouvait-il anéantir à lui seul une demi-douzaine de gobelins armés jusquaux dents ? « Ce coq me surpasse en tout point » se dit Jiji, admiratif dun tel exploit.
Le coq revint vers lui, victorieux, le muffin aux framboises dans le bec, pour se frotter à ses pieds velus et Jiji fut frappé d'étonnement lorsqu'il reconnut, sans hésitations aucune, le coq du fermier Doucefeuille, celui-là même qui lui tenait compagnie à chacune de ses visites à la ferme.
« Après tant dévènements, de dangers bravés et de surprenantes rencontres, même les Aventuriers les mieux exercés peuvent être surpris par la plus familière des choses... » se disait Jiji alors quil quittait le camp dépeuplé des gobelins et reprenait la route du Quartier Sud, accompagné de son vaillant coq. Quelle drôle dironie, pensait-il, pourquoi avoir tant risqué sa vie pour trouver le plus improbable des amis quand en définitive on saperçoit que les amitiés les plus solides sont souvent les plus simples. A quoi bon faire ses preuves à un triste hobbit entouré de suivants qui le craignent plus quils ne lapprécient, si lon a rien à prouver à soi-même. "Tu m'a ouvert les yeux brave bête" dit l'Aventurier, s'adressant à son sauveur. « Et maintenant je vais te ramener chez toi et finir la journée dans ta ferme, si tu le veux bien, la journée a été forte en émotions »
Après quelques heures de marche et un bon nombre de furlongs, ils remontaient tout deux la vieille route pavée qui menait à la ferme Doucefeuille. Jiji repensait à ses deux derniers jours, « L'étrange bonhomme d'hier soir devait avoir un peu trop bu pour réussir à mimaginer sympathisant avec un soit disant Dragon ! Quelle idée bizarre ! Ahah ! » Sexclama-t-il bien haut. « Il n'y a pas plus de dragon ici qu'il n'y a de nains dans une baignoire ! » Tandis qu'il s'évertuait à trouver d'autres métaphores incongrues liant des nains et des baignoires, ses pensées le menèrent jusque devant les portes du domaine Doucefeuille. Le fermier, qui nétait pas loin, accourra pour remercier Jiji.
« Ah ! Merci davoir ramené ce satané coq mon brave ! Vous êtes bien aimable, il sest enfui hier soir et je me suis fait du mouron toute la nuit ! Vraiment merci !
- Oh mais de rien, il ma été dune grande assistance. Dailleurs, ce brave animal a-t-il un nom ?
- Pour sûr quil a un nom, il sappelle Dragon mon bon m'sieur ! »
Dernière modification par Catrus (31-07-2012 16:27:19)
Pleurer la fin de l'herbe ne remplira pas la pipe ...
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Ha ha! Un sacré dragon ça!
Et je m'insurge, bien sur que les nains se servent de baignoires !!
Bon en l'ocurence la mienne en ce moment est remplie de chou-blanc à mariner mais c'est pas une raison!
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Chers lecteurs, amoureux des grandes histoires de petites gens ou simple curieux, fidèles aux épopées de la Comté, oyez attentivement lultime rocambole du plus intrépide des fanfaron, laissez vous narrer la dernière aventure de Jiji connue et chantée, encore aujourdhui, dans le vert pays.
[large]Première partie des Mésaventures de Jiji et la poussière de magicien[/large]
Cette histoire commence lors dune grise journée de fin dété, semblable à toutes les autres journées de fin dété dans la Comté, lorsque les arbres peinent à retenir leurs feuilles fébriles et quun désagréable vent frais remonte les collines et file, cinglant, à travers les combes. Ce jour là, Jiji creusait imperturbablement de profonds trous dans la terre, au pied de la haute butte de Château-Brande, dans le Pays de Bouc. Ce nétais certes pas de gaieté de coeur quil faisait cela, mais il répondait aux demandes incessantes du Maître du Pays de Bouc de lépoque, Sir Gormadoc Brandebouc, dit le Fouille-profond, auprès duquel il avait offert ses services, pour tout lété, en échanges dune grasse rémunération. Du haut de ses 58 années, Jiji navais définitivement pas la carrure dun sous-fifre et même si tout largent récoltée était destinée à lachat et la livraison dun tonneau de cognac 20 ans dâge du Palais de Thorin, il rouspétait sans cesse contre son employeur et contre le monde entier.
Les trous quil creusait dans lherbe humide nétait que la première étape de linstallation dune toute nouvelle clôture en pin blanc, dernière lubie en date du Maître Brandebouc pour protéger la fraîcheur de sa verte pelouse et léclat de ses parterres de fleurs. Il faut dire que derrière les hautes haies qui bordaient le Brandevin, les premiers pavés de la Grande Route de lEst et la Vieille Forêt, sérigait une vaste et superbe butte fleurie cernée dun joli petit domaine entretenue par les fiers jardiniers Brandebouc depuis larrivée en ces lieux de Gorhendad Vieilbouc de la Maresque, ancêtre direct de lactuel Gormadoc Brandebouc. Ce dernier arriva tout juste à temps lorsque Jiji eut terminé de cercler Château-Brande de large trous pour faire une première inspection des travaux finis.
Cest du bon travail lAventurier, finalement vous nêtes pas bon quà faire des âneries... Voyez vous même, dit-il en pointant du doigt le dernier trous creusé, comme le disait mon défunt père, une bêche et une terre généreuse suffisent à racheter le plus idiot des hobbits.
Jiji rit jaune et se força à quelque courbettes de politesse, Merci Sir Gormadoc, vous me comblez par de si honorables tâches...
- Gardez vos inclinaisons pour plus tard mon brave, vôtre tâche est loin dêtre finie, il vous faut désormais monter la clôture. Tenez, voici la clef de la cave, vous y trouverais toutes les pièces détachées et un maillet. Vous avez toute laprès-midi alors appliquez-vous ! Votre prédécesseur avait jugé quune clôture carrée mettrait en valeur la circularité légendaire du Chateau... sachez quil a eu tord et quil le regrette encore aujourdhui.Aussitôt dit, aussitôt fait, Jiji traînait déjà les pieds en direction de la cave, dont la petite porte inhabituellement rectangulaire, était étouffée, dans un petit renfoncement de la butte, entre deux épaisses glycines. Lorsque lAventurier pénétra à lintérieur, il découvrit un immense réseau de salles sombres et poussiéreuses. On pouvait se frayer un chemin dans certaines dentre-elles, au milieu des hauts entassements de babioles et de coffres, mais dautres étaient depuis longtemps impénétrables tant elles étaient encombrées. Jiji, dont la curiosité venait dêtre éveillée, avait déjà oublié les planches et piquets de clôtures qui gisaient près de lentrée, et son attention se portait vers les recoins les plus sombres et les plus reculés de la cave où même les toiles daraignée semblaient avoir été tissées pour cacher, à la vue des visiteurs indésirables, de vieux secrets depuis longtemps oubliés.
En soulevant quelques vieux draps gris dans des nuages de poussières, il découvrit un étrange objet. Une petite boîte en bois noir, inscrite dun dialecte inconnu et scellé dun simple petit fermoir en argent ternie. Pas de serrure, pas de cadenas, mais juste une note attachée à la boîte et qui disait en lettres maladroites : Restes de la poussière du magicien, NE PAS TOUCHER... Il nen fallu guère plus à Jiji pour semparer de la boîte et revenir prestement à lentrée de la cave pour louvrir sous la lumière du dehors. Quelle ne fut pas sa déception quand, à louverture, il ne discerna la dedans quun petit amas de poussière grise, semblable à de la cendre, à peine le contenu dun reste de pipe après la dernière bouffée. Dans un dernier élan de curiosité et despoir mêlés, il approcha la boîte de son nez et en renifla son contenu. La poussière, très volatile, sinfiltra dans les narines du hobbit et en un éclair il éternua violemment, faisant senvoler tout le contenu de la boîte. Détranges petits nuages de poussières concentrés et voluptueux, tels les essaims de moucherons de la Grenouillèrent, s'échappèrent alors dans la cave et par la sortie, sous les regards agacé de Jiji.
Le nuage de poussière grise qui sétait envolé hors de la cave virevoltait rapidement dans les airs, transporté par le vent estival, si bien quil survola les flancs verdoyants de Château-Brande, les champs et les hautes haies qui bordaient le domaine et finit par se déposer sur les chères citrouilles de Sir Brandebouc, qui poussaient paisiblement dans un petit potager à lécart du domaine.. Le vieux fermier qui protégait les beaux légumes de son maître, en fumant quelques feuilles, vit soudainement lun deux grossir à vue doeil, tant et si bien quil atteignit, en lespèce de quelques secondes, plus de trois fois la taille dun hobbit. Abasourdit devant un tel phénomène, il calcina le reste de sa pipe en une brève aspiration, avant daller sonner la cloche pour donner lalerte, et tout le Pays de Bouc accourut pour admirer, avec stupeur, la citrouille géante.
Jiji, qui vint lui aussi voir se qui se passait, ne fit pas tout de suite le rapprochement entre cette citrouille gigantesque et la poussière quil avait maladroitement éparpillé. Quant au reste des hobbits présents, ils décrétèrent tous que ce légume était un don du ciel et quil devait être loué et connu dans toute la Comté. Ainsi, Gormadoc Brandebouc ordonna à ses ouvriers agricoles de déterrer avec le plus grand soin la précieuse citrouille et de la hisser sur la charrette la plus solide du pays, suite à quoi on y attellerait deux boeufs bien robustes afin daller la replanter tout en haut de Château-Brande, au sommet duquel elle montrerait, à tout les voyageurs, le fleuron agricole du Pays de Bouc.
Tandis que les ouvriers entamaient leur travail minutieux, Jiji sen retourna prestement vers la cave du château pour reprendre linstallation de la clôture. Il fut alors surpris de voir Sir Gormadoc et lun de ses suivants qui discutaient gravement devant lentrée.
Regardez maître ! Elles font plus de trois fois la taille escomptée !
- Je vois bien, je vois bien... il nest dailleurs plus possible dentrer tant elles embarrassent le pas de la porte... Qui donc les as ainsi déposé ?
- Permettez moi, maître, de poser la vraie question... comment ont elles pu rentrer la dedans ? Vu leur taille démesurée cest impensable ! Cest bien la première fois que le charpentier de Champ-du-Pont fait une telle erreur de mesure... Je lui avais dis une clôture de hobbit Nad, pas plus haut que tu ne puisse les raboter sans lever le bras !... à croire quil les a raboter sur son escabeau !
- Pas de panique lami ! Leur taille me conviens parfaitement ! Elle donneront ainsi un véritable sens à la grandeur de Château-Brande et imposeront le respect à ceux qui les verront. Et puis elles ne seront pas sans rappeler notre futur emblème du potager qui attends dêtre hisser dans les hautes sphères...
-Fort bien maître, on se débrouillera pour les sortir de là et la construction de la clôture pourra continuer...Ainsi Jiji fut mandé de sortir toutes les planches et les piquets de clôture géants de la cave, un long travail qui occupa tout le reste de sa journée, durant laquelle lidée que ces étranges anomalies de taille avaient sûrement un rapport avec la poussière quil avait trouvé, faisait lentement son chemin dans son esprit... Le lendemain apporterait-il son lot de réponses ou son lot de nouvelles anomalies ?
La suite au prochain parchemin...
Dernière modification par Catrus (31-07-2012 16:30:10)
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[large]Deuxième partie des Mésaventures de Jiji et la poussière du magicien, récit des bonnes fortunes et des tristes périls du Pays de Bouc.[/large]
Le Pays de Bouc était en grande effervescence ce matin là, tandis que Jiji arrivait à ses portes grandes ouvertes et encombrées de monde. Une foule de hobbits venus des quatre coins de la Comté avaient fait le déplacement de bonne heure pour voir lobjet de toutes les discussions dauberges de la vieille au soir. En effet, en lespace dune après-midi, lhistoire de la citrouille géante avait fait le tour de la région et de village en village on en parlait tantôt avec crainte, tantôt avec force fierté, comme si ce fut, depuis toujours, le fruit du labeur de chaque kuduk qui peuple la Comté. Sappropriant ainsi la secrète et hasardeuse bêtise de lAventurier, tout le pays avait pris son congé pour venir samasser dans le domaine des Brandeboucs. Alors que la plupart observaient avec admiration la lente ascension de la citrouille, si lourde et si volumineuse que laprès midi de la vieille navais pas permis de lamener plus loin quau pied du Château, certains se faufilaient, dune relative discrétion, dans les champs du domaine pour subtiliser quelques échantillons de courgettes et de patates dans lintime espoir quils donneraient, plus tard, une belle descendance surdimensionnées. Dautres encore débattaient fermement en petits conciliabules savants, devant les porcs quils avaient alignés pour loccasion, et ce afin de savoir si oui ou non ils avaient eux aussi subi des modifications de taille... Et comme chaque attroupement chez les hobbits est une occasion de rire et faire la fête, on avait apporté luths, percussions, bombardes et cornemuses et une petite scène et son chapiteau avaient été érigé près des tonneaux de bière, faisant finalement de cette journée plus une foire champêtre quun colloque agricole. Au milieu de toute cette agitation, le Maître Gormadoc courrait, de ci de là, soit pour rouspéter sur quelques hobbits mal élevés soit pour promouvoir fièrement, avec un grand sens marchant, les produits fermiers et les somptueux parterres de fleurs de sa propriété.
Jiji, quant à lui, sétait glisser jusquà lentrée de la cave du château devant laquelle les planches de clôtures géantes avaient été entassés la vieille au soir, après une dure après midi dexercices athlétiques pour les sortir par la petite porte rectangulaire. Le soleil étant encore loin de son zénith et la matinée encore fraîche, Jiji se hâta de commencer à planter les énormes piquets dans les trous quil avait préalablement creusés. Il travailla darrache-pied pour finir son ouvrage à temps, faisant malgré tout quelques pauses de temps à autres, sallongeant dans lherbe en chantonnant ou en rédigeant quelques notes dans son petit journal, sur la douceur de lherbe, le bleu du ciel ou la poussière du magicien.
Lorsque le clocher de Château-Brande sonna les douze coups de midi, on stoppa momentanément lavancée périlleuse de la charrette supportant la citrouille géante, sur la route étroite qui serpentait autour de la butte. On plaça dépaisses cales derrière les roues de lengin et on apporta du foin et de leau pour les bête qui le tiraient, puis tous allèrent savourer un copieux déjeuner, toujours dans une ambiance festive. Jiji alla sinstaller sur les petites marches usées qui descendaient dans le renfoncement de la cave et cerné par les deux glycines, il entama paisiblement son repas, baigné par les agréables senteurs de fleurs.
Malheureusement, sa quiétude fut de courte durée alors quun étrange bruit se fit entendre derrière lui, dans les ténèbres de la cave. Se retournant vivement, Jiji scruta lentrée et tendit loreille. Un cris aigu et bruyant et plusieurs bruissements se firent de nouveaux entendre dans le noir et, tandis que que ses pas lavaient inconsciemment menés sur la pas de la porte, une énorme forme surgit de la pénombre et bouscula le hobbit, qui tomba à la renverse. Il se releva prestement, la curiosité prenant le dessus sur le peur, et gravit en toute hâte les escaliers, juste à temps pour voir séchapper à quelques pas de là, une souris colossal, aussi haute et épaisse quun chien de garde. La bête énorme et effrayée séloigna rapidement et fini par disparaître sous la large haie qui bordait la Vieille Forêt. Jiji, dont leffroi se mêlait à la surprise, resta un long instant, hébété devant lentrée de la cave, avant de vite reprendre ses esprits. De toute évidence, létrange poudre de magicien avait fait plus de ravages quil ny paraissait depuis lors et il implora à haute voix quaucun autre objet ou animal du Pays de Bouc ne fut lui aussi agrandi.
Un peu plus tard dans la journée, le lente avancée de la citrouille avait atteint les plus hauts lacets de Château-Brande et ils étaient si pentu et si à flanc de colline, quon ordonna, à la déception générale, une nouvelle halte pour vérifier létat de la charrette et du sanglage, ainsi que pour abreuver une fois de plus les boeufs éreintés. A cette heure ci, Jiji avait déjà clôturé plus de la moitié de la butte et, content de son travail de titan, il fit lui aussi une pause bien méritée. Sen retournant dun pas lent vers la cave, tout esquinté quil était, il chancela une fois de plus sous la surprise quand une autre souris exorbitante y décampait rapidement. Le Maître Gormadoc ne devait surtout pas avoir vent de cette effroyable souricière, ni aucune autre hobbit dailleurs, sans quoi le nouvelle se rependrait dans le pays et au delà en moins temps quil naurait fallut pour le dire. Aux grandes souris les grands moyens, se dit Jiji, et il amassa sur le pas de la porte de la cave de la paille et du petit bois jusquà en obstruer totalement lentrée, puis sen revint avec une torche et y mit le feu, bien déterminé à enfumer les rongeurs pour les faire sortir, ou, au pire, les asphyxier directement à lintérieur.
Heureusement pour lAventurier, la citrouille, qui avait reprit son ascension, gravissait alors les derniers mètres abrupts du flanc diamétralement opposé à lentrée de la cave, et comme tous les hobbits présents pour loccasion sétaient massés pour voir lexploit des Brandeboucs, personne ne put voir lenfumage de la souricière.
Après une demi heure passé à souffler sur le feu, les braises finissaient enfin par se consumer entièrement et Jiji leva la tête pour respirer un peu dair pur. Il vit alors gambader, sur la flanc qui le surplombait, une autres de ses maudites souris géantes. Elle était sortie par un conduis de cheminée, plus haut sur la colline, et fouinait paisiblement dans les balconnières. Jiji pesta et grogna contre le sort qui sacharnait sur le lui une fois encore. La cave devait sûrement avoir quelques connexions avec les habitations du Château et les souris, alertées par la fumée, devaient, à coup sûr, sy être faufilées. Bien décider à en finir avec cette fouineuse qui massacraient les jolies floraisons de Maître Gormadoc, Jiji sélança promptement sur la pente herbeuse de Château-Brande et fondit, tel un aigle affamé, sur le rongeur indésirable.
Sen suivi alors une insolite course poursuite entre le hobbit et la souris. Lanimal effrayé, tentait en vain de se replier vers le bas de colline mais cétait sans compter Jiji qui lui barrait la route en hurlant, espérant lacculer au sommet. Dès lors, tous les espoirs de discrétion de lAventurier sévaporèrent de son esprit tandis quil galopait à grandes enjambées devant tout le public rassemblé au pied de la butte et ahuri face à cette surprenante vision dun semi-homme poursuivant une souris géante à travers les jardinières. Limprobable traque se poursuivit ensuite sur les hautes allées pavées du château qui affleuraient le sommet et soudain, alors que de la foule sélevait une angoisse palpable, elle vint se heurter au convoi de la Citrouille géante. Au milieu des sursauts et des jurons qui séchappaient en contre bas, sorchestra un méli-mélo chaotique. La souris se fraya un chemin entre les sabots des boeufs qui piétinaient et beuglaient daffolement, les ouvriers agricoles je jetèrent hors du chemin comme des naufragés quittant un navire en perdition et Jiji tenta desquiver le chaos en filant vivement le long du talus de la route, omnibulé par le rongeur qui lui échappait encore.
A ce moment précis, le temps sembla se suspendre et la foule se pétrifier. Sous le brusque énervement des boeufs, la charrette craqua bruyamment, les sangles qui retenaient immobiles la citrouille géante cédèrent un claquement brutal qui résonna dans le silence insondable... En quelques secondes qui parurent une éternité, la citrouille chancela, se balança dun bord à lautre de la charrette puis tomba sur le chemin pavée et se mit à dévaler rapidement la colline.
Jiji qui quitta du regard la cible de sa course, leva les yeux vers lénorme légume qui roulait alors vers lui à toute allure. Pris de panique, le coeur emballé, il se mit à courir plus vite et quil neut jamais couru dans toute son existence. Il allait de droite à gauche pensant pouvoir s'extirper de la trajectoire de la citrouille, mais elle était tellement gigantesque quil était comme une fourmi croyant échapper au destin cruel de la botte écrasante. Au milieu des hurlements de paniques qui sélevaient dans tout le domaine, Jiji trébucha, roula sur plusieurs mètres et fini par atterrir au pieds des hauts et froids piquets de clôtures blancs plantés le matin même. Il se releva et jeta un bref regard vers le Brandevin et au delà. La citrouille roula, fit un ultime rebond et vint sécraser grossièrement sur lAventurier.
Ainsi sen fut Jiji de Scary, dit lAventurier et le Coureur de Rivière, le Séducteur de la Comté et le Dresseur de Gobelin, fils de Fagarus Scoplar et Marone Chaumine, descendant atypique et inoubliable de la famille Scoplar, mon ancêtre... dont je suis, et dont je resterai fier.
Cette ultime journée fut à limage de la vie de Jiji, pleine daventures, de folies et de mystères. Peu de hobbits dans la Comté comprirent réellement ce qui se passa ce jour là, mais tous voulurent offrir une sépulture à Jiji, digne de sa vie intrépides et courageuse, seulement la citrouille sétait tellement enfoncée dans le sol quon ne parvint jamais à len déloger. Elle resta là longtemps et ne fut pas replanter, si bien quelle finit par mourir, dépérir puis disparaître à tout jamais de Château-Brande, laissant place à une motte de terreau fertile éventrant la blanche clôture.
A la place dune tombe, on manda un ménestrel réputé pour composer une ode à la vie de lAventurier, une ode simple et guillerette qui rappellera des siècles durant, plus vivement et plus joyeusement quune sobre statue, que Jiji était avant tout un hobbit, tout ce quil y a de plus hobbit et quil aimait plus que tout la Comté, ses pâles matins dautomne et ses crépitantes soirées de printemps, ses fraîches vallées de jades et ses éclatants pâturages fleuris de milles senteurs, ses innombrables repas de fêtes et la suave amertume de lherbe à pipe. Rien de plus, rien de moins, rappelant à tous que la vie la plus simple offre souvent le bonheur le plus absolu, et quen chacun de nous, il peut aisément y avoir du Jiji...
Il était fort, il était beau
Bien que peut être un peu gros
Il était preux et plein dentrain
Même si pas très malinDe La Colline à Courtecave
Des Trous des Grisards à GrandCave
Partout on le connait, Jiji lAventurier
Celui qui embrassa la laide LobéliaIl a tout vu, tous les patelins
Et chez les elfes, et chez les nains
Des fantômes, des maisons hantées
Et les trésors du vieux SacquetOn le dit complètement cinglé
Et même quelque peu désaxé
Partout on le connait, Jiji lAventurier
Celui qui s'enfonça dans les eaux du BrandevinOù quvous alliez dans la Comté
Et même au dlà si vous voulez
Vous entendrez toujours parler
Du plus grand des aventurierUn pti bonhomme très autonome
Un gentilhomme très gastronome
Partout on le connaît, Jiji lAventurier
Celui qui, sans vergogne, osait défier les HommesIl a chanté, il a dansé
Et bien souvent étant bourré
A des banquets et des festins
Et même parfois chez les gobelinsTout lmonde ladore ou le déteste
Mais lui, il nest jamais en reste
Partout on le connaît, Jiji lAventurier
Celui qui mit le feu à toute la ComtéDe la Colline à Courtecave
Des Trous-des-Grisards à Grandcave
Il est connu des villegeois
Pour tout ses incroyables exploitsSous une citrouille il a péri
Et on dit que cétait écrit
Cétait sa destinée, cest notre volonté
Dêtre un brin plus cinglé que feu lAventurier.
Dernière modification par Catrus (05-07-2012 20:35:14)
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Et voila ainsi se termine ce recueil des aventures de Jiji. J'espère qu'il vous a plu, vous a fait rêver !
Récemment, un de mes fidèles lecteurs m'a demandé si Jiji n'avais pas fais bien plus de bêtises et de rocamboles qu'il n'en est cité dans ce recueil. Evidemment si, seulement ces autres histoires sont souvent trop flous ou diffèrent trop d'un village à l'autre, d'une famille à l'autre. Comme vous avez peut être pu le remarquer, nombres des récits qui circulent dans la Comté souffrent d'altération profondes des faits sous l'action du temps et des transmission orales. J'ai donc pris la décision arbitraire de compiler ici une sélection d'histoires de mon choix qui ont le mérite soit d'être fidèlement transmises dans ma famille depuis des générations, soit d'avoir été précautionneusement retranscrites à l'écrit. Elles sont donc un gage de fidélité et de vérité. Cependant, rien n'est perdu pour les véritables curieux qui désirent tout savoir de Jiji, je n'aurais qu'un conseil à leur donner, rendez-vous dans la Comté et tendez l'oreille.
Enfin, vous trouverez peut être la fin de cette ultime aventure un peu trop brusque ou soudaine, voire inattendue. Je peux aisément le concevoir et le ressentir moi-même, car c'est ainsi qu'elle m'est apparue la première fois que me la raconta mon père. Cela dit, il m'étais impossible de passer outre tant elle représente à elle seule la dimension tragi-comique de la vie de Jiji, seule et pourtant connu de tous, détesté autant qu'adulé, vaillant et ingénieux autant que bête et imprudent...
D'autres histoires suivrons, soyez-en assuré, pas sur Jiji bien sûr, mais sur d'autres Scoplars, Vertemains ou Scoverts, tels que Pti Pouce, Tomi dit Gros Tom ou encore Bango le Sinmuro... vous ne serez pas en reste !
Merci encore de votre fidélité et de vos compliments.
Dernière modification par Catrus (21-06-2012 11:44:47)
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