Beryld

Compagnon

Demande de conseils roleplay pour un reroll ?

Il advint un jour que mon père ressente l'appel d'Aman. Nous comprenions son désir, lui qui avait vu tant d'âges de ce monde. Nous primes donc la route des Havres Gris, sous la protection d'une compagnie de sentinelles de la Lorien.

Aithil (de "aith", le fer de lance en sindarin), sentinelle de la Lorien est née hier soir. Mais je confesse bloquer sur certains aspects du personnage, point de vue roleplay.

J'ai une vague idée de départ, mais un peu de mal à la mettre en forme. J'ai très envie de jouer un elfe,  mais je ne sais pas trop comment aborder cette race fascinante (manque de connaissance, crainte de basculer dans le cliché). Je viens donc à vous en quête de conseils !

Ma base de travail est la suivante : Aithil aurait quitté la Lorien pour les Havres Gris. Sa mère et son père auraient ressenti l'appel d'Aman, et auraient entamé leur voyage vers les Havres pour rejoindre Valinor. Au cours du voyage, en Eregion, la sœur jumelle d'Aithil aurait trouvé la mort, et Aithil aurait finalement refusé d'embarquer : ses parents seraient partis, le cœur brisé, mais Aithil aurait choisi de demeurer en Terres du Milieu afin de venger sa sœur assassinée.

J'ai du mal à étoffer et à entrer dans les détails. Je vais vous exposer mes problématiques - j'espère que vos doctes conseils me permettront de créer une biographie léchée pour Aithil.

- Je voudrais faire d'Aithil une elfe un peu différente des elfes du Troisième Âge. Trop paisibles, à mon goût. Trop sages. Je voudrais Aithil plus flamboyante, je voudrais une guerrière en colère ! Plus proche finalement des elfes du Silmarilion, pour tout dire. Faillible, emportée, peut-être un ou orgueilleuse. Bonne, bien sûr, mais consumée par une vengeance. Est-ce envisageable ? Est-ce que cela ne détonne pas trop au Troisième Âge ?

- Je voudrais qu'elle soit assez jeune, peut-être un siècle ou deux. Je ne connais pas bien les âges de la vie des Elfes, mais il me semble qu'elle serait encore considérée comme une très jeune Elfe, n'est-ce pas ?

- Je voudrais, pour renforcer cet aspect "Elfe flamboyant du Premier Âge", faire de son père un Noldo, et sa mère une Sindar. N'est-ce pas trop présomptueux ? Un peu trop "fils de...".

- Son père ayant ressenti l'appel d'Aman, est-il cohérent qu'il ait pris avec lui ses deux filles, encore fort jeunes ? Est-ce que seuls les vieux elfes embarquent aux Havres Gris avant la fin de la Guerre de l'Anneau ? Je voudrais que son père ait pressenti le retour de l'Ombre et qu'il ait choisi de ne pas faire subir à ses filles une nouvelle ère de guerre et d'effroi - une forme de renoncement, un refus de nouveaux combats (papa étant très vieux, j'imaginais qu'il aurait ou se souvenir de toutes les guerres du Deuxième Âge, voire du Premier). Est-ce de la lâcheté ? Peut-on considérer qu'il fuyait ses responsabilités ?

- Je n'arrive pas à me figurer la mort de la sœur jumelle d'Aithil. Au départ, je voulais qu'ils aient été attaqués par des Orques, en chemin, mais à la réflexion, je me dis que les Orques n'auraient jamais attaqué une compagnie d'elfes armés. J'ai donc imaginé qu'Aithil et sa sœur se seraient éloigné de la compagnie, pour une raison que je cherche encore, et que des Orques/Gobelins auraient profité de l'aubaine pour les attaquer - la sœur jumelle d'Aithil aurait été tuée dans l'embuscade. Est-ce que vous auriez des idées, à ce sujet ? Un lieu propice à une embuscade ? Une idée pour expliquer que les deux jeunes elfes se soient éloignées du groupe ? Comment la sœur d'Aithil aurait-elle pu être tuée au cours du voyage ?

- La mort de la sœur d'Aithil est une épreuve à nulle autre pareille pour sa famille, et tous les elfes présents. Ils parviennent finalement aux Havres Gris et les deux parents embarquent, le cœur brisé. Aithil refuse de partir  - elle choisit de demeurer en Terres du Milieu pour venger sa sœur - en traquant tous les serviteurs de l'Ombre. Elle fait le vœu de ne pas quitter ce monde avant que le dernier Orque ait péri. Est-ce coherent, encore une fois ? Ce cœur déchiré, ne serait-ce pas une raison de plus d'embarquer ? Je me disais "son cœur n'est pas en paix", mais est-ce une raison suffisante ?

- Je pensais ensuite recoller à la trame du jeu, en la faisant rejoindre l'Ered Luin.

- Enfin, lest but not least, coller à la Confrérie du Dragon Éteint. Pour cela, j'envisageais un lien avec un Elfe ou un Nain de la Confrérie - un ami ou un parent, qui pourrait du coup être son naturel parrain. Aithil est une combattante, qui pourrait trouver à s'employer pour protéger les caravanes et les marchands de la guilde, et elle serait aussi une érudite, savante, avec de sérieuse compétences de guérison.

J'attends vos conseils - je sens que j'ai une base convenable, avec beaucoup de points qui me mettent le doute. Je suis ouvert à toutes propositions, sauf indécentes !

Merci par avance !

Dernière modification par Beryld (29-06-2012 12:43:33)

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Un mot gentil et une dague aiguisée permettent d'obtenir beaucoup plus de choses qu'un mot gentil tout seul !

Azah Mânfael

Echevin - Grand échanson du Bouclier Blanc

Re : Demande de conseils roleplay pour un reroll ?

Salutations !

Jouer un Elfe n'est pas simplement difficile par rapport à ce qu'ils peuvent être ou ne pas être, mais aussi et surtout face aux critiques des cerveaux vides qui ne peuvent voir que leur vision étriquée des choses.

Déjà, ce qui ne change jamais par rapport aux Elfes :

- Ils n'aiment jamais qu'une personne, d'un amour éternel.
- Les Elfes sont ''Bons'', du côté du Bien, cela fait parti de leur Destin.

Par contre, leur caractère peut être aussi varié que celui d'une personne de n'importe quelle autre race (cupide, attentionné, explorateur, pas doué, caractériel, enflammé, etc. ...). A ceci il faut rajouter qu'un Elfe qui vit depuis longtemps aura forcément apprit tout du long. Etant de nature à être Bon et non Mauvais, ils ne s'enfoncent pas vers la méchanceté. Ils apprennent donc à devenir humble, sage et leur expérience de la vie sur un aussi long terme fini très souvent par leur donner un air hautain, voir un air de "parent parlant à des enfants" lorsqu'ils s'adressent aux autres Races.

L'aperçu de ton histoire est donc tout à fait plausible si il s'agit d'un Elfe qui ne vit pas depuis longtemps et qui n'a d'autre expérience de la vie que quelques siècles passés tranquillement en famille derrière les frontières bien protégées et fermées de la Lorien. Si il n'avait jamais connu la douleur de perdre un être cher, sa réaction peut se comprendre.

Pour les parents... C'est tout à fait possible, même si ça fait doublon avec le couple très connu de la grande dame Noldo Galadriel et son époux le roi Sindar Celeborn... Mais certains pourraient te dire que le "sang des Noldors" coulant dans les veines de l'Elfe expliquerait son tempérament de feu. Les Noldors étant connu pour leur côté présomptueux et arrogant, ayant connu les lumières du pays d'Aman contrairement à leurs parents Sindar et à toutes les autres Races. (Sont fous ces Elfes !)

Ne nous éloignons pas de ce qui fut dit plus haut : les Elfes vivent longtemps et ceux ayant déjà eu une longue expérience de la vie en tirent bons nombres d'enseignement. Pour les parents donc, si ils sont vieux et qu'ils ont connu des temps sombres (si il y a un Noldo parmis eux c'est obligé), ils seront (ou tout du moins l'un d'eux) avec un grand poids sur les épaules. Ils auront conscience que leur temps est révolu et que leur place n'est plus en Terre du Milieu. D'où leur départ, surtout pour les Noldors. Ce n'est pas de la lacheté, même si un jeune Elfe pourrait ne pas comprendre, mais plutôt le poids de la lassitude face à l'Ombre qu'ils ont déjà combattu maintes fois et qu'ils n'ont pas oublié les massacres des années précédentes et qu'ils n'ont pas l'envie d'en rajouter d'autres à leur grande mémoire... Donc on peut dire que les parents recentrent leurs responsabilités sur ce point : faire passer le bien de la famille avant. Et donc, les mettre en lieu sûr. Comme personne ne peut savoir que l'Ombre, si grande, forte et qui s'étend sans rencontrer de grande résistance va tomber, se replier vers les Havres semblent bien plus prudent.

Les Elfes vivent longtemps disais-je et surtout ils n'oublient pas. C'est pour cette raison qu'ils ne peuvent aimer qu'une fois, car ils ne peuvent oublier le chagrin de la perte de leur grand Amour, un chagrin qui les suivra le temps de leur longue existence. Même si ils peuvent penser à autre chose, le chagrin reste là et marques donc leur esprit comme leur corps (bah vi, n'oubliez pas que les Elfes ne vieillissent pas comme les Humains, ils vieillissent surtout par rapport à leur volonté de vivre face au poids de ce qu'ils ont vécu : beaucoup de chagrin => tu seras aussi vieux qu'Elrond. Ton amour est toujours à tes côtés ? Belle comme Galadriel tu seras. En gros hein...) Donc pour conclure rapidement : la mort de la soeur étant récente, l'Elfe peut très bien refuser d'en parler à quiconque, sa peine étant trop lourde et trop récente. Qui plus est, surtout si il se sent affreusement coupable. (Ce qui laisse le temps de réfléchir sur les détails si jamais un jour tu veux les révéler !)

- Enfin, lest but not least, coller à la Confrérie du Dragon Éteint. Pour cela, j'envisageais un lien avec un Elfe ou un Nain de la Confrérie - un ami ou un parent, qui pourrait du coup être son naturel parrain. Aithil est une combattante, qui pourrait trouver à s'employer pour protéger les caravanes et les marchands de la guilde, et elle serait aussi une érudite, savante, avec de sérieuse compétences de guérison.

Hm... Si ton Elfe est passé à Imladris durant son trajet, il pourrait avoir rencontré Isthiriel, qui sait. Isthiriel étant une grande Historienne et versée également dans l'art de la guérison. Enfin, ce n'est qu'une idée lancée comme ça.

Cela dit, si ton Elfe est une sentinelle et passe donc du temps à combattre et à s’entraîner, n'ayant jamais eu de combat réel, même en ayant vécu quelques siècles, il reste un Elfe jeune...  je vois assez mal le côté direct lancé sur : "combattant fier, grand savant, grand guérisseur, Érudit". Parce que déjà, un Elfe même très vieux, ça fait mal vu quelque chose qui fait une traduction comme : "Je fais tout, je sais tout, je suis parfait".

Les Elfes quand ils font quelque chose, ils tentent d'atteindre la maîtrise parfaite de cet art. Leur durée de vie leur en donne l'occasion. Ils prennent donc beaucoup de temps pour s’entraîner et apprendre, même si ils ont moins de mal que les autres Races pour apprendre et surtout retenir.

Rien ne t'empêche cependant de faire une sentinelle, qui va chercher à en apprendre plus sur les soins ou le savoir auprès de ses aînés.

Enfin, tout ça... Ce n'est que mon point de vue... avec mes mots, qui ne sont peut-être pas les meilleurs.

P.S. : Même pour un Elfe très vieux je suis personnellement très peu enclin à apprécier ceux qui veulent tout savoir faire, tout réussir, à l'instar d'un superman... et puis un Elfe, qu'il soit du 1er âge ou avant ou du 3éme, il reste assez dans l'attitude "grand frère"/"parent"/"ainé" qui veille sur ses compagnons tout en leur laissant apprendre d'eux même. C'est du moins ma vision des choses...

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Dans la forêt le chemin se sépare en deux, et c'est là que je prends le moins fréquenté. (Robert Frost)

Beryld

Compagnon

Re : Demande de conseils roleplay pour un reroll ?

Merci beaucoup pour cette réponse très étoffée ! Tu m'éclaires sur de nombreux points, et tu m'ouvre de fort belles perspectives roleplay. J'apprécie beaucoup et à la lecture de ton message, c'est amusant, il me semble en savoir déjà plus sur Aithil !

J'évoque simplement le point sur son aspect "je sais tout faire". Ce n'était évidemment pas mon projet. Non seulement je déteste les personnages "parfaits" (de mon point de vue un personnage qui échoue est bien plus intéressant qu'un personnage qui parvient à accomplir tous ses objectifs), mais je lie toujours roleplay et gameplay : Aithil est donc une sentinelle débutante. Elle ne s'est engagée dans la voie des armes que récemment, parce qu'elle a besoin de savoir se battre pour se venger et survivre. Elle n'est pas non plus une "grande" érudite ou une "grande" guérisseuse - je me suis sans doute mal exprimé. Elle a des connaissances solides, voilà tout. Son père et sa mère lui ont transmis un savoir qu'elle expérimente désormais seule. Elle a évidemment beaucoup à apprendre.

Je vais travailler à un texte cohérent, en partant de ma base (qui semble bonne) et de tes précieux conseils.

Et reprendre le Silmarilion, tiens ! Rien de mieux pour incarner un Elfe, je pense.

Dernière modification par Beryld (29-06-2012 16:50:59)

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Un mot gentil et une dague aiguisée permettent d'obtenir beaucoup plus de choses qu'un mot gentil tout seul !

Beryld

Compagnon

Re : Demande de conseils roleplay pour un reroll ?

Après mûre réflexion, je vais attendre un peu pour lancer Aithil. D'abord parce que j'adore jouer Beryld, ensuite parce que j'ai eu hier quelques nouvelles de mon prof de Master et que je risque d'avoir pas mal de boulot en juillet/août pour préparer la rentrée. Je n'aurai sans doute pas le temps de monter deux personnages. Je garde Aithil sous la main et je verrai un peu plus tard pour la lancer sérieusement. Et il y a déjà tant de choses à découvrir en jeu avec un seul personnage - enfin, je me dis que Beryld à commencé à se faire des amitiés en jeu, développant ses relations, rencontrant des joueurs hors de la confrérie ; si je reroll, ça risque d'etre compliqué et de finalement freiner Beryld dans son développement roleplay.

Aithil attendra la fin de l'année.

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