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Celric rêvassait devant le tas de bois quil devait encore fendre. Le froid piquant le poussait à travailler aussi vite que possible, mais le cur ny était pas ce matin. La veille son père avait reçu la visite dune petite personne, un hobbit qui se hâtait vers la Comté. Le voyageur était porteur de nouvelles quil ne voulait partager qu'avec Aelfgar. Celric avait été congédié sur le champ, condamné à passer la nuit dans létable avec les animaux. Il avait bien essayé au matin den savoir plus, mais le voyageur était parti bien avant laube et Aelfgar avait éludé toutes ses questions. Son fils insistant, il lavait même condamné à fendre le tas de bois rassemblé à lautomne.
Le travail étant devenu mécanique, Celric navait pas vu le temps passé. Ses mains étaient couvertes dampoules. Il sursauta en sentant le contact froid de lacier sur son épaule.
- Beau travail, fils. Cest lheure de ta leçon quotidienne !
Celric, regardant ses mains en sang, se tourna vers son père prêt à protester tant elles le faisaient souffrir. Mais lhomme attendait, une épée dans chaque main et Celric ne put résister à lenvie de manier le fer. Son père lui tendit une lourde lame à la garde ciselée. On pouvait y discerner des motifs équins. Le froid de la poignée pénétra ses chairs meurtries mais il serra les dents. Larme lui semblait plus légère que dhabitude.
- Voyons si le bûcheron peut encore se battre après avoir travaillé autant dheures !
Aelfgar passa à lattaque, se fendant dune botte dont il avait le secret. Celric para le coup de justesse, et réagit plus rapidement que de coutume, écrasant le pommeau de lépée sur la main de son père qui jura et lâcha l'arme. Fronçant les sourcils, lhomme ramassa la lame et porta une attaque vers les jambes de son fils. Emporté par son élan, il jura lorsque Celric esquiva lassaut d'un pas de côté et il se retrouva à terre. Celric riait à gorge déployée.
- Allons, viens aider ton vieux père à se relever plutôt que de te moquer de lui. Je n'ai plus rien à t'apprendre aujourd'hui. Et rentrons, jai à te parler
Celric et Aelfgar sinstallèrent autour de la robuste table que le jeune homme avait façonnée de ses mains. Les ampoules étaient un vieux souvenir grâce aux baumes appliquées par son père. Celric saisit la pinte et en but une gorgée, attendant que l'homme prenne la parole.
- Le semi-homme est un vieil ami. Il a le goût du voyage et du négoce
Il trafique entre la Comté et Bree et daucuns prétendent même quil aurait déjà franchi le Flot Gris. Mais il est inquiet. Un de ses neveux sest mis en tête de retrouver des amis disparus. Sans nouvelles deux, il veut se lancer sur leurs traces. Bregon voulait que je l'accompagne, mais je me fais vieux. Je le sens.
Aelfgar ricana en buvant une gorgée de bière.
- Les champs sont au repos. Les bêtes sont rentrées. Je nai pas besoin de toi à la ferme avant le printemps
Tu veux le rejoindre ?
Aelfgar leva la tête vers son fils et scruta son visage. Celric ne put contenir sa joie et sauta au coup de son père, renversant les pintes et leur contenu. Il allait voyager !
Dernière modification par Ferelion (08-02-2012 12:26:15)
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Celric patientait devant la statue géante de deux hobbits au centre de Grandcave. Le voyage depuis Bree avait été une expérience inoubliable. Quel plaisir de pouvoir goûter enfin à la liberté, de se laisser guider par les pas de sa monture sans se soucier du reste. Il avait dormi tantôt dans une grange, tantôt sous les étoiles, enveloppé dans une lourde fourrure pour résister à la morsure du froid. Mais jamais le sommeil ne lui avait semblé si... réparateur.
Celric fut tiré de ses pensées par un semi-homme qui s'était planté devant lui et l'observait.
- Tu es le neveu de Bregon ?
Le hobbit pris son temps avant de répondre par laffirmative. Soulagé davoir trouvé son contact, Celric se fendit dune présentation toute convenue.
- Celric, fils dAelfgar. Mon père a promis à ton oncle que je taiderais, toi et tes amis. Où sont-ils ?
Celric terminait à peine sa question quune tornade vêtue de blanc déboula sur la place. Nivalis, la tornade faite dame, était une amie de Sigburg, le neveu de Bregon. Les hobbits convièrent Celric à rejoindre lauberge la plus proche. On pensait mieux le ventre plein
LOiseau et le Nourrisson était un établissement agréable. Carlo, le tenancier, opérait un va et viens constant entre le bar et les tonneaux qui trônaient dans le fond de la salle. Nivalis et Celric partagèrent une boisson doucereuse mais fortement alcoolisée tandis que Sigburg les abreuvait de ses réflexions. Il pensait que ses amis s'adonnaient peut-être au sport local, la partie de cache-cache... Les trois compagnons s'apprêtaient à quitter l'établissement lorsqu'une jeune fille entra. Elle se dirigea timidement vers le groupe, le visage plongé dans l'ombre de son chapeau. Celric ne sait ce qui l'étonna le plus chez la femme : son attitude réservée ou la tête d'un oiseau qui dépassait d'un sac qu'elle portait au côté. Et il était vivant, oui da, piaillant pour suppléer au mutisme de sa maîtresse qui retrouva peu à peu sa contenance. Dame Vianne était une amie de Nivalis. Elle avait également fait le voyage depuis Bree pour aider les semi-hommes. Ses compagnons de route étaient deux freux, Midget et Bridget. La chasse pouvait commencer !
Après avoir fouillé Grandcave, les compagnons se retrouvèrent à l'auberge et durent se rendre à la raison... Il y avait bien quelques hobbits cachés, mais aucun qui mérita leur attention ! Il fallait donc pousser plus loin, vers les autres quartiers de la Comté...
Dernière modification par Ferelion (14-02-2012 21:49:03)
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Celric regardait Prosper lui servir une chope avec satisfaction. Il avait échappé à la vigilance de son père et avait gagné le Poney pour profiter de l'ambiance des lieux. Il y avait plus de monde que d'habitude. La salle commune bruissait du murmure des clients attablés. Des voyageurs aux tenues variées partageaient boisson et nourriture, s'attardaient devant les bardes animant la soirée ou négociaient à mots couverts quelque juteuse affaire. L'ambiance replongea le jeune homme dans le souvenir des aventures qu'il avait connues quelques mois plutôt.
Ils n'avaient pas retrouvé les amis du neveu de Bregon... Les hobbit qu'il devait protéger étaient rapidement rentrés en Comté. La petite Nivalis les avait accompagnés, lui et le capitaine Ardagor, jusqu'en Bree, mais elle n'avait pas poussé plus loin. La vue des êtres abjects qui hantaient les galgals avait sans doute eu raison de sa détermination. Celric avait poursuivi son chemin, sans doute pour échapper à la vie trop rangée de la ferme paternelle. Il avait découvert les Terres solitaires et des ruines infestées de gobelins, daraignées géantes et de semi-orques. Il avait atteint une antique cité en ruine, point le plus à lest de son exploration, avant de se résoudre à rentrer. Le capitaine avait été rappelé par lunité quil commandait et continuer seul ne réjouissait pas Celric. Cest sans entrain quil poussa la porte de la ferme, même sil était heureux de retrouver son père en bonne santé. Il étala sur la table les objets quil avait rassemblés tout au long de son périple : longue lame de belle facture, casque et armure de métal, effets divers et même quelques pièces dor. Souriant, son père létreignit avant de lui indiquer un coffre où il pourrait ranger tout cela. Celric était rentré à temps pour la moisson...
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