Catrus

Petit Échevin conteur

La fuite de l'herbe à pipe : Récit d'un petit détour en Eriador

Entre noyade assurée dans les remous d’un fleuve agité et fuite effrénée devant des trolls affamés, on préfèrerait rester bien au chaud dans son smial à siroter un bon thé. Mais lorsque le sort, parfois bien hasardeux et cruel, vous perd au beau milieu d’une région inconnue où les cours d’eau, les moustiques et même les crapauds, s’invitent pour vous mener la vie dure, il ne fait pas bon être un hobbit !
C’est pourtant bel et bien la dangereuse mésaventure qu’il nous est arrivé à moi, Catrus Scovert fils de Pattus Scovert et à mon puissant cousin Béhomond…

La studieuse écriture de Catrus fut alors interrompue

"Vous me flattez cher cousin, mais ‘alerte’ serait plus proche de la réalité que ‘puissant’…
-    Pensez –vous ?...  si je dois être au plus réaliste, les lecteurs distingueront nettement que vous ne fûtes point alerte lors de la chasse au crapaud…
-    Certes !... Je fus tout de même courageux d’affronter cette bête hideuse !... Non ?
-    Dangereuse mésaventure donc…"

Qu’il nous est arrivé à moi et à mon puissant au combien courageux cousin Béhomond Vertebouteille, fils de Luméon Vertebouteille.
Il est essentiel de nommer dès à présent celui qui nous a sortie vaillamment de ce mauvais pas : le brave homme du nom de Penendir (le pauvre ne connait rien de ses aïeux). C’est en effet sans peur aucune qu’il terrassa trois monstrueux trolls des…

L’écriture de Catrus fut à nouveau interrompue, par une voix calme mais sévère

"Ne soyez pas si généreux en extrapolations maître hobbit, tout comme votre cousin, je n’ai guère envie que l’on m’accorde des hauts faits, certes héroïque, mais qui ne sont là que le fruit de votre imagination… débordante.
-    Pardonnez mon audace, ami, c’est fort probablement dû à la peur qui nous envahissait alors et qui affecte encore nos fugaces souvenirs de cette nuit effroyable."
Un frisson traversa  le hobbit de ton son long, qui se recroquevilla sous son capuchon. Devant lui, son cousin agitait alors son petit doigt menu en haussant les sourcils et dit :
-    ‘Trollement’ effroyable ! J’ai eu plus peur encore que cette nuit où l’un des chiens du père Magotte a arraché, de sa large mâchoire aiguisée, l’arrière de mon pantalon !
-    A cette époque tu courrais aussi vite que le vieux Bophin ! Et tu t’en étais pris à ces champignons…"

Les deux semi-hommes rigolaient fébrilement, ballotés par le pas lent du grand destrier sur lequel ils étaient assis. Penendir, à terre, tenait les rênes de sa monture et marchait d’un air déterminé, ne prêtant qu’une attention limitée à la discussion des deux compères.

C’est en effet sans peur aucune qu’il terrassa nous débarrassa de trois monstrueux trolls des bois, qui auraient sûrement terminé cette histoire à leur manière… dans une marmite, avec quelques herbes et légumes.
Tout a commencé, donc, lorsque mon cousin et moi savourions une bonne bière ‘de grande gens’ dans la chaleur rassurante de l’auberge du Poney Fringuant. Notre excursion dans les lointaines terres au-delà du Brandevin fut un franc succès, nous avions bien voyagé depuis la Comté, traversant le Pays de Bree sans encombre.

" Tu ne parle pas de notre détour involontaire dans les marais ? N’oublie pas que j’y ai perdu la fleure de sel que ta cousine nous avait envoyé depuis l’Harlindon…
-    Hum… non, contentons-nous de la partie la plus dangereuse et aventurière."

Et c’est ainsi que nous appréciâmes et reprîmes maintes chopes de cette bière ambrée dont le nom m’échappe à présent. Après avoir bien ri et bien dansé, c’est dans la paille douillette d’une charrette laissée à l’abandon derrière l’auberge que nous passâmes la nuit, profitant ainsi de la douceur du climat. Le lendemain nous reprendrions la route qui file au Sud, pour rentrer enfin à la Halle, notre destination.
Quelle fut notre surprise lorsque, réveillés par le claquement de roues sur des pavés, nous observâmes un décor alors inconnu, tout autours de nous. La charrette, que nous pensions abandonnée la veille, faisait alors halte devant une triste bâtisse du nom, tout aussi triste, d’Auberge Abandonnée.
Le soleil déclinait déjà (nous avions bien dormi, dans la paille…) et nous étions là, perdu au milieu de nulle part. C’est à ce moment que mon cher cousin eut un éclair de lucidité. Grand expert cartographe, Béhomond se souvint où se situait cette région et m’en instruit.

" Oh ce passage est sans importance Catrus, parlez plutôt de cette belle soirée passée à l’Auberge Abandonnée !
-    Avez-vous peur que j’aborde votre confusion entre « quelques lieux » et « quelques milles », cher cousin ?"
Le fier Béhomond eut un rictus d’agacement, laissa planer un court silence, et répondit  bien haut :
-    Ne soyez pas si prompt au réalisme mon cousin ! Les lecteurs aiment les aventures fantastiques, ébouriffantes !
Les traits du chasseur se muèrent en un petit visage mesquin et amusé
-    Mais si vous y tenez tant… vous devrez bien entendu citer le regrettable moment d’inattention…  dans ce petit escarpement rocailleux… où vous vous êtes tordu la cheville…
Trois semaines de marche au lieu de deux, ponctué de vos gémissements de plaintes…
-    Soit, soit !

Nous découvrîmes avec joie que les Terres Solitaires (et une autre petite trouée…) étaient l’ultime rempart qui nous séparait du Bruinen, et donc du Val d’Imladris, l’ultime destination de la Longue Marche des Scoverts* ! Et comme mon cousin était plein d’entrain à l’idée de voir les Elfes de Fondcombe, nous décidâmes de poursuivre notre avancée vers l’Est.
(Note à moi-même : raccourcir la durée de traversée des Terres Solitaires)
Quelques mois jours plus tard, après avoir traversé la paisible trouée qui précède le Val de Fondcombe, nous trempâmes enfin nos pieds engourdis par la marche, dans les eaux fraîches du Bruinen. Un guet large fait de sable et de galets semblait avoir était préparé pour nous.
Alors que nos pas agiles nous approchaient un peu plus de l’autre rive, un horrible incident se produisit…

"Tiens ! Justement je suis curieux de savoir enfin ce qui vous a tant éloigné de votre route, petits hobbits. dit Penendir, sur un ton moralisateur.
-       Un malheureux évènement, sans conteste le pire qui nous soit arrivé ! répondit Catrus, plaquant ses mains sur son visage déconfit
-       Pire que la fois où ma sœur Tylis a renversé par mégarde la fournée de muffins dans la fontaine du Bourg !
-    Ohlala oui, pire… ou tout aussi pire…
-    Venez-en au fait messieurs ! dit Penendir, l’impatience se lisait sur son visage
-    Et bien voila… la sacoche d’herbe à pipe, qui était normalement bien accroché à mon sac, par un nœud à tout épreuve, est tombé dans l’eau du Bruinen, au beau milieu de notre fastidieuse traversée !
-    Seul un mauvais sort a pu provoquer une chose aussi impitoyable ! cria Béhomond, enragé Si je n’avais pas eu les yeux rivés sur mes pieds, pour éviter de glisser, pour sûr que j’aurais vu le nœud se défaire de lui-même, et j’aurais constaté la vile magie !
-    Magie ou pas, la précieuse cargaison s’est mise à dériver entre les galets, prenant rapidement de la distance. C’est à ce moment là que Béhomond s’est lancé à sa poursuite, courant, déterminé, vers les eaux plus profondes…
-    Mais les hobbits ne savent pas nager, si ?
-    Justement ! Nous avions oublié une chose importante en nous précipitant dans l’eau : nous ne savions pas nager !
-    Ahlala… Par la Vieille Lobélia… soupira Béhomond en levant les mains au ciel
-    Comment donc avez-vous survécu ?! demanda Penendir, à présent très curieux
-    En nous noyant progressivement… emporté par la courant, jusqu’à une rive à quelques lieux au sud du guet… répondit Catrus, honteux et atterré

Penendir eut une soudaine envie de rire, mais face à la gravité de la situation, aux yeux des deux semi-hommes,  il réprima même un sourire.
Alors que Catrus poursuivait la rédaction de son récit, Béhomond entreprit de raconter la suite de leurs mésaventures à Penendir

"Par la suite, sachez tout de même que nous ne fûmes point en reste de bricoles ! J’aime autant dire que même vous, sous votre armure d’acier, n’auriez pas fait fière mine face à cet essaim géant de moustiques !
-    Géant, dites-vous ?
-    Et bien, plus grand que mon cousin et moi réuni ! Il nous a poursuivis le long des berges pendant des heures ! Au final je fus contraint d’abandonner un de mes lapereaux aux dards de ces créatures vampiriques !
-    Vos LAPEREAUX ?! s’exclama Penendir, effaré et surtout affamé…
-    Oui je sais… je leur aurais bien lancé un de mes jambonneaux, mais Catrus a refusé qu’on y touche…"

Le brave homme, qui s’était privé de ses maigres rations pour nourrir les deux hobbits dont le garde manger était définitivement perdu dans les eaux du Bruinen, continuait d’écouter le récit incroyable, voire impensable. Sa mine déconfite n’était que le triste reflet de ses pensées, alors qu’il scrutait les pavés usés de la route, ces dernières c’étaient muées en une frustrante métaphore… Deux gargantuesques hobbits assis autour d’un feu et dévorant jambonneaux et lapereaux… et Penendir qui soufflait en suant pour entretenir le feu douillet…

Plus vite il les aurait ramenés à leur maison de confrérie et plus vite il pourrait y demander l’asile… De quoi remplir son estomac, du repos et du silence… c’est tout ce qu’il souhaitait à présent…

-    C’est ainsi que ce brave pêcheur solitaire nous hébergea pendant quelques jours, lui et sa femme étaient tout charmant… Mais ne nous égarons pas sieur Penendir ! Je dois encore vous compter l’art et la manière avec laquelle nous nous sommes retrouvés au pied de ces trois monstrueux trolls de pierre !

. . . . .

Après plusieurs jours de voyage, et alors que mon encrier était presque vide, c'est avec une joie non dissimulée que nous aperçûmes enfin la toiture brillante de la Halle du Dragon Éteint, perchée sur les hauteurs... Nous étions enfin de retour, après un périple de plusieurs mois sur une selle bien inconfortable... N'en déplaise à Penendir, et non pas que le fessier kuduk soit si délicat, mais son rembourrage a incontestablement perdu de son moelleux.
Quoi qu'il en soit, mon cousin et moi aurons appris beaucoup de choses de ce voyage... et de loin la plus importante : Une boucle de fer forgé pour attacher la sacoche d'herbe à pipe vaut bien mieux qu'un noeud !

* - Voir background de Catrus

HRP

[small]Voila comme vous l'avez compris il s'agit d'une manière RP d'expliquer notre longue absence soudaine... Evidemment nous ne sommes pas fier d'avoir déserté sans prévenir, mais lorsqu'on en a pris conscience, il était deja bien tard et nous pensions deja à notre retour. Notre plaisir de jouer, chanter et danser en votre compagnie reste intact avec le temps et nous sommes toujours autant séduit de la bonne ambiance qui règne au sein du Dragon Éteint, c'est pourquoi c'est avec joie que nous revenons traîner notre petits pieds poilus en Terre du Milieu.

D'ailleurs, je dis nous pour parler aussi au nom de Béhomond, on évite ainsi le double post.

Enfin, au sujet de Penendir, qui nous accompagne, il s'agit en fait du reroll de Béhomond et il est courant des modalité de présentation des rerolls, il le présentera plus officiellement sous peu.[/small]

/HRP

Dernière modification par Catrus (02-03-2011 16:32:57)

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Pleurer la fin de l'herbe ne remplira pas la pipe ...

Cyian

Echevin

Re : La fuite de l'herbe à pipe : Récit d'un petit détour en Eriador

Ah ! Ah ! Ah ! Laissez moi rire ! Elle est bien bonne, celle-là !

Cyian, attablé avec le vieux Maître Kaldi, était d'humeur joyeuse. Les deux amis avaient abordé maints sujets légers parmi lesquels, leurs hauts faits respectifs. Le sujet n'était pas vaste, aussi abordèrent-ils les aventures réelles ou mythiques de leurs connaissances vivantes ou mortes. A l'origine de l'hilarité du chasseur, une remarque toute innocente du nain sur la bravoure insoupçonnée des hobbits, citant en exemple le cas bien connu en Erebor du vieux Maître Sacquet.

- Il n'y a pas matière à rire, Ostengaardt ! Je le dis et je le maintiens : les exploits de ce hobbit valent bien un roman, ou même une saga, comme on aime en chanter par chez vous. Vous ne devriez pas sous estimer les Petites Gens.
- Je ne les sous estime pas, l'ami, mais croyez bien que le hobbit qui inspirera la moindre histoire digne d'être conté à l'Est du Brandevin n'est pas encore né. Je ne leur en tiens pas rigueur, notez bien, et je ne doute pas de leurs qualités. Je les connais bien, toutefois et nul n'a l'étoffe de ces héros que l'on trouve dans les ouvrages d'Endryamir Herrá.

Maître Kaldi haussa les épaules. Une idée lui vint qu'il soumit aussitôt, le regard brillant.

- Prenons le pari, Ostengaardt ! Misons qu'avant notre mort, sera chanté tant ici qu'ailleurs,[small]et je ne parle pas de Foncombe où l'on a la chansonnette facile...[/small] misons, disais-je, que les Petites Gens seront loués de par Arda pour leur bravoure et la beauté de leurs combats !
- Je vous pensais plus judicieux en affaires Maître nain, mais je relève le pari ! Votre dette sera épongée et ma réserve d'Argent-Vrai vôtre, si pareille chanson pointe le début d'une note qui ne sonne pas faux. Et vous qu'engagez-vous ?
- Une participation substantielle sur mes concessions du Val.
- Parfait, topez-là!

[HRP]
Excellent !
Très heureux d'apprendre que Maîtres Scovert & Vertebouteille nous reviennent sains et saufs de leur dangereuse expédition. A l'aventure, compagnons !

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On m'dit jamais rien...

Medneth Selgran

Echevin

Re : La fuite de l'herbe à pipe : Récit d'un petit détour en Eriador

[HRP]
Un régal de lecture, ca se déguste comme une tourte aux chamignons ou un muffin à la mirtille.

Joyeux retour parmi nous !

Dernière modification par Medneth Selgran (02-03-2011 22:52:19)

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Orolhion Martelame

Maitre Ferronnier

Re : La fuite de l'herbe à pipe : Récit d'un petit détour en Eriador

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Un régal de lecture, ca se déguste comme une tourte aux chamignons ou un muffin à la mirtille.

Joyeux retour parmi nous !

[hrp] une tourte au chat mignon? Et bien je ne connaissais pas encore la gastronomie de Dale mais .. je crois que je vais passer mon tour^^ [/hrp]

Menelhen

Echevin - Grand Inquisiteur

Re : La fuite de l'herbe à pipe : Récit d'un petit détour en Eriador

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:lol::lol::lol:
[/HRP]

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Menelhên - Heron na Ist [Estel] - Gobennathor

Medneth Selgran

Echevin

Re : La fuite de l'herbe à pipe : Récit d'un petit détour en Eriador

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Un régal de lecture, ca se déguste comme une tourte aux chamignons ou un muffin à la mirtille.

Joyeux retour parmi nous !

[hrp] une tourte au chat mignon? Et bien je ne connaissais pas encore la gastronomie de Dale mais .. je crois que je vais passer mon tour^^ [/hrp]

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Groumph, bon, je ne corrige pas juste pour votre plaisir

Dernière modification par Medneth Selgran (04-03-2011 21:33:17)

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Tomislav

Echevin

Re : La fuite de l'herbe à pipe : Récit d'un petit détour en Eriador

Ha ben ça fait plaisir de vous revoir tout les deux !

Behomond

Compagnon

Re : La fuite de l'herbe à pipe : Récit d'un petit détour en Eriador

Merci cher Tomisla. Nous ne nous somme que trop attardé sur les sentiers, il fait si bon de revenir !

[HRP] Pour l'écriture il faut féliciter ce bon Catrus, il s'en ai chargé et j'ai surtout fourni des idées ^^ [HRP]

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